Espagne : les transporteurs internationaux veulent être acteurs de la mutation du TRM

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Marcos Basante ASTIC

Marcos Basante, président de l'ASTIC, association représentant les entreprises espagnoles du TRM à l'international.

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Décarbonation, digitalisation, multimodalité. La 46ème assemblée générale d’ASTIC, l’association des entreprises espagnoles du TRM à l’international, a mis en évidence la volonté d’être force de proposition et de participer activement à la définition des modalités de la transformation du secteur.

Pendant les deux journées qu’a durée la réunion (25 et 26 mai à Séville), la transformation du secteur, désormais inéluctable, et l’attitude à adopter par la profession ont été un thème transversal aux débats. Le président de l’Association, Marcos Basante, a indiqué clairement que le TRM espagnol voulait aller bien au-delà de la simple expression de revendications, sémantique à l’appui. Lors de la traditionnelle conférence de presse, il a préféré d’emblée parler de « défis » plutôt que de « problèmes ».

Non au tout-électrique

Le sujet brûlant de la décarbonation du TRM illustre parfaitement cet état d’esprit. « Nous ne voyons pas de solution à l’horizon de quatre à cinq ans : l’électrification est très lointaine » a affirmé Marcos Basante qui a souligné l’absence d’alternative au gazole pour les trajets sur une longue distance. A cela s’ajoute la question de l’incorporation des droits d’émission à partir de 2027. « Nous souhaitons participer au mode de calcul de ces droits et aux modalités de compensation » a-t-il ajouté, en rappelant que l’association avait été « ignorée » jusqu’ici par le ministère de la Transition écologique. La Fondation Francisco Corell, liée à ASTIC, va publier cet automne une étude sur la transition énergétique.

L’association refuse de réduire la décarbonation à la simple électrification. Elle plaide pour un « mix » de solutions, incluant les différentes options (gaz, électricité, hydrogène vert, éco-carburants, etc.), dans le cadre de solutions « à la carte », en fonction du type de trajet (urbain, régional, international, etc.).

Des outils pour la digitalisation

Un autre défi important est celui de la digitalisation. « Le but ultime est de tirer le meilleur parti de la capacité des véhicules et de limiter les kilomètres parcourus à vide, tout en faisant face avec de plus grandes garanties aux pics de demande traditionnels du secteur. Nous sommes conscients de la nécessité d'appliquer des technologies telles que l'intelligence artificielle ou le Big Data pour améliorer la compétitivité » a indiqué le président d’ASTIC.

L’association a mis en place plusieurs outils de formation, notamment Transporte 4.0, un cours online gratuit grâce à un partenariat avec la CEOE (homologue du MEDEF), la Fondation Telefonica et CONFEBUS, l’association du transport de voyageurs.

Marcos Basante a réaffirmé l’engagement déjà ancien de l’association en faveur de la multimodalité. Sous l’impulsion principalement des sociétés privées concurrentes de l’opérateur public Renfe Mercancias, contrôlées par des acteurs étrangers de poids (MSC, CMA CGM, SNCF, Cosco, DB, etc.), le transport ferroviaire de marchandises enregistre un nouveau départ en Espagne. « Nous souhaitons participer à ce pari pour le train » a affirmé Marcos Basante tout en lançant un avertissement. « Nous ne voulons pas que les grands lobbys nous ferment leurs portes car, en tant qu’opérateurs, nous pouvons apporter beaucoup de tonnes au train ».

Une inconnue de nature politique

Présent à la clôture de l’assemblée, Jaime Moreno, directeur du transport terrestre de marchandises au ministère des Transports, a évoqué plusieurs « dossiers chauds » qui préoccupent la profession. À propos de la pénurie de chauffeurs routiers, il a annoncé la présentation prochaine d’un « plan intégral ». De même, il a indiqué que le texte relatif à la modification de la réglementation sur les poids et dimensions serait rendu public prochainement. Il comportera l’introduction des 44 tonnes et l’autorisation de l’EM2, qui a fait jusqu’ici l’objet de projets pilotes.

L’annonce, 48 heures après la fin de l’assemblée, de la tenue d’élections législatives anticipées le 23 juillet 2023 laisse planer un doute sur la concrétisation de ces initiatives même, si quel que soit le futur gouvernement, la transformation du TRM se poursuivra.

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