Lors de la présentation de son rapport, l’OPTL a organisé une table ronde sur les besoins en compétences spécifiques à la transition énergétique. Philippe Pralong, ingénieur au pôle conduite routière de l’Afpa évoque notamment que des besoins en compétences apparaissent pour la conduite de camions électriques et au gaz. « L’écoconduite devient incontournable, souligne-t-il. Par exemple, dans le cas d’un poids lourd électrique, le chauffage et la climatisation font augmenter la consommation en électricité. Cela peut être source de stress qu’il faut maîtriser. » Un autre changement est à prendre en compte par rapport aux véhicules thermiques et nécessite de la rigueur : « Si on oublie de brancher le camion électrique en revenant de la tournée, le lendemain le service est arrêté, contrairement au véhicule diesel. »
Tariel Chamerois, directeur RSE & développement durable France & Maghreb chez DB Schenker, a noté aussi des besoins nouveaux. DB Schenker regroupe 1200 véhicules, dont 32% roulent à une énergie alternative dont du biocarburant et des véhicules électriques. Lors des essais d’électromobilité il y a 7 ans, témoigne-t-il, « l’autonomie dépassait à peine les 100 km et cela générait effectivement du stress. C’est moins le cas aujourd’hui puisqu’on est à environ 300 km d’autonomie. Mais il faut songer aussi à la compatibilité des bornes, à la présence de bornes ou encore à la borne qui n’a pas fonctionné pendant la nuit… ». Néanmoins, le groupe a réalisé une enquête auprès de ses conducteurs qui se sont déclarés satisfaits de ces véhicules : « parce qu’ils sont neufs, ils font moins de bruit, ils ressentent un meilleur accueil… Et ils attisent la curiosité des riverains. » Le sentiment de satisfaction par les conducteurs au volant d’un véhicule à énergie alternative est également souligné par Franck Briant, directeur des sites Martin Brower en France, groupe qui utilise des huiles usagées pour ses flottes depuis quelques années.
Les besoins ne s’arrêtent pas au conducteur. Tariel Chamerois précise ainsi qu’il ne faudrait pas oublier d’inclure également une formation spécifique pour les exploitants : « Il doit par exemple prendre en compte le temps de recharge dans ses plans de transport… »