« Je considère que la pénurie de conducteur mérite d’être nuancée : il manque 40000 à 50000 conducteurs pour satisfaire les 40000 à 50000 entreprises du TRM. Si l’on se penche sur ces chiffres, on peut en déduire qu’il manque en France un conducteur par entreprise du TRM. Il suffirait pour résorber ce manque que chaque entreprise prenne deux jeunes en contrat d’apprentissage. Qui plus est, si l’on tient compte de l’étude que l’Union internationale des transports routiers (IRU) a publiée au mois de novembre dernier, comment va-t-on qualifier ce qui est prévu à l’horizon 2026 lorsque, sur le plan européen, le volume de postes de conducteurs non pourvus devrait atteindre deux millions, notamment en raison d’un nombre de départs à la retraite important ? De marasme ? J’estime dès lors qu’il est plus que jamais urgent d’investir dans la formation ».
Politiques RH bénéfiques
« Au niveau des Transports Bray, depuis de nombreuses années, nous menons notamment des politiques de formation et de RSE. Nous sommes attentifs à un juste équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle de l’ensemble des salariés. Ces politiques nous sont d’ailleurs bénéfiques ; elles rejaillissent positivement sur l’image et la réputation de l’entreprise, elles contribuent à nous démarquer de nos concurrents et à l’obtention de nouveaux marchés. Seulement, des actions en faveur de la formation doivent concerner l’ensemble de la profession qui ne peut pas se cantonner à l’idée qu’il y aurait une pénurie et que ce problème serait une fatalité. »
Une charte trop peu connue des chargeurs
« Nous devons nous serrer les coudes. Entretenir une telle rumeur a, de plus, un effet négatif sur l’attractivité de notre profession alors que nos entreprises sont, par exemple, souvent des championnes de la transition énergétique parce que les véhicules industriels sont particulièrement efficients. Outre les entreprises, ce sont l’ensemble des institutions professionnelles, les groupements, les syndicats, les fédérations qui ont à porter un message positif et à encourager la formation. Prenons l’exemple de la charte « Ambassadeur de l’emploi du transport et de la logistique » (initiative également récompensée par une Étoile en 2019, ndlr)) dans laquelle les Transports Bray sont engagés depuis son origine. Celle-ci reste encore trop peu connue des chargeurs. Il s’agit in fine d’être convaincu que l’avenir des entreprises de transport repose d’abord sur leur capacité à rendre nos métiers attractifs. »