« En mai et juin 2020, nous avons été consulté pour le chantier de la piscine olympique, située à proximité du canal Saint-Denis dont le gestionnaire a été actif pour promouvoir son utilisation », poursuit Christine Morel. Pour la Scat, il s’agit de proposer des bateaux adaptés à ce canal et à des volumes de 700 à 800 tonnes par jour. Un Campinois ou un convoi peut suffire mais si les chantiers se multiplient, la situation peut devenir plus tendue. Il existe aussi une problématique autour des quais fonctionnels et disponibles le long du canal comme côté Seine, à laquelle s’ajoute un manque de possibilité de stockage. « Notre crainte principale est que des opportunités échappent à la voie d’eau par manque de cale ou d’infrastructure à terre alors que la volonté est là pour des Jeux durables », souligne la responsable.
Courant mai 2020, la Solideo a confirmé l’attribution de la réalisation du projet de « centre aquatique olympique de Saint- Denis » à Bouygues. Doté d’un budget de 147 millions d’euros, c’est le site « emblématique » des Jeux de Paris 2024 et pour l’après JO aussi, la construction étant appelée à évoluer en supprimant des aménagements temporaires. S’y dérouleront les épreuves de water-polo, de natation artistique, de plongeon. Après les JO, ce centre, situé à quelques mètres du Stade de France, s’intègre dans la suite de la mutation du quartier Pleyel de la commune de Saint-Denis.
Le fluvial a des atouts
La décision de la Solideo montre que les projets des chantiers des JO se poursuivent, malgré la crise sanitaire. « Nous avons reçu des demandes pendant le confinement et nous devons répondre pour septembre pour des opérations prévues de janvier à octobre 2021. Il faut aller vite. Au dernier trimestre 2020, il pourrait y avoir d’autres demandes pour des opérations à partir du deuxième semestre 2021 », indique Christine Morel.
Pour les chantiers des Jeux de Paris 2024, le fluvial a des atouts à faire valoir, compte tenu des secteurs très densément peuplés où les travaux vont se dérouler, de la congestion existante, des nuisances pour les riverains. « Les Jeux représentent un important potentiel de trafics à ne pas négliger pour le fluvial tout comme le Grand Paris Express. Tous les types de bateau et de gabarit sont concernés. C’est une fierté aussi de participer à ce type de grands projets. Mais il reste la réalité des obstacles au report modal vers le fluvial, en termes de quais ou de zones de stockage ou même d’acceptation par les riverains. Alors que le fluvial a toute sa place pour participer à de grands projets d’infrastructures. Il faut des investissements pérennes en faveur du fluvial, l’enjeu est important ».