L’association France Logistique a bâti un plan de reprise avec sept propositions immédiates « pour aider la filière à se relancer au service de ses clients » et plus largement pour « accompagner la reprise de l’ensemble de l’économie ». Ce travail a été mené avec l’ensemble des membres fondateurs de l’association (Afilon, Aslog, AUTF, FNTR, OTRE, Union TLF).
France Logistique souligne : « La filière logistique a su, face à la crise, démontrer son rôle primordial dans le quotidien des Français. La reconnaissance récente de cette filière doit se traduire par des mesures fortes pour la relance. Au-delà de ce rôle, la filière est au service de l’ensemble des acteurs économiques qui doivent pouvoir compter sur elle pour la relance de leur activité. »
Transmises aux pouvoirs publics le 23 avril 2020, les propositions concernent pour les deux premières le court terme, les cinq autres la période de relance :
- Préserver la trésorerie des entreprises de la chaîne logistique
- Renforcer la capacité d’adaptation de la chaîne logistique aux besoins des entreprises
- Favoriser les activités de transit de nos ports et sécuriser leur fonctionnement
- Reconquérir les approvisionnements aériens
- Permettre aux frets ferroviaire et fluvial de jouer pleinement leur rôle
- Favoriser l’optimisation de la distribution urbaine et réduire son empreinte carbone
- Encourager la construction d’entrepôts sur le sol national pour accroître notre indépendance logistique
France Logistique demande également la tenue « rapide » d’un Comité interministériel de la logistique sous la présidence du Premier ministre « comme il s’y était engagé » (voir notre article).
Audition à l’Assemblée nationale
L’Union TLF, l’un des membres de France Logistique, représentée par Christine Morel, présidente de la commission fluviale, a participé à une audition en visioconférence le 20 avril du groupe d’études « voies navigables et transports multimodaux-canaux » de l’Assemblée nationale.
Christine Morel a indiqué à cette occasion : « Pour les courtiers en fret fluvial et les commissionnaires de transport, la chute est de l’ordre de 40 à 50%. L’activité du BTP a été stoppée net et de nombreuses unités, incapables de basculer sur le vrac sec, sont à l’arrêt. Qui plus est, le réamorçage de certaines activités de chargement sera difficile en raison du manque d’équipements : de nombreux terminaux sont saturés de conteneurs du fait de la réduction des exportations.
Du côté des répercussions sociales, si les mesures de chômage technique, qui touchent 90% des entreprises, sont prises en charge par l’État, les entreprises n’en ont pas moins de sévères difficultés de trésorerie, par le fait que les affrétés sont payés avant règlement par le chargeur.
Inversement, le transport de céréales et d’aliment du bétail bat des records à Rouen, Dunkerque ou Fos. Une exception : celui de malt est en baisse de 40% à cause de la fermeture des bars et des prévisions pessimistes pour l’été. Cette chute affecte particulièrement le petit gabarit, le grand s’en sort mieux.
Du côté des terminaux, entre l’export inexistant et l’import au compte-gouttes, le souci est réel et la période de déconfinement s’annonce difficile. Enfin, les horaires de navigation sur la Seine et la Moselle ont affecté le trafic en réduisant sa compétitivité par rapport à la route et sa ponctualité à l’arrivée aux ports : il faut au plus vite élargir les plages horaires. » (voir également)
