Le contrat ne permettra pas à ZIM de faire un bond dans le classement des transporteurs mondiaux de la ligne régulière, ni de récupérer sa dixième place, mais il étoffe sa flotte avec des unités plus vertes. La compagnie, qui affrète la quasi totalité de sa flotte (sur les 99 navires, seuls deux sont en propriété), devrait les réceptionner à partir du quatrième trimestre de 2023 et tout au long de l’année 2024. Les deux sociétés n’ont pas indiqué à quel chantier avait été confiée la nouvelle commande.
D’une valeur monétaire de 1,05 Md$, l’accord fait suite à un précédent marché relatif à l’affrètement de 10 porte-conteneurs de 15 000 EVP, également à la motorisation hybride avec le GNL. Ceux-ci devraient être livrés à la compagnie israélienne entre le premier semestre 2023 et janvier 2024. Cette série a été confiée à Samsung Heavy Industries (SHI) et, ce faisant, le constructeur sud-coréen rejoint le cercle des constructeurs de grands porte-conteneurs au GNL, jusqu’alors réservés à ses compatriotes HHI et DSME et au géant chinois CSSC. Ces navires seront exploités entre l'Asie et la côte est américaine, un marché sur lequel ZIM revendique une part de marché de 9 %.
Pour Seaspan, ce nouvel engagement sur 12 ans devrait générer un flux de trésorerie de 1,8 Md€ bruts.
Seaspan, la quête de capacités quoi qu'il en coûte
55 navires en commande
Insatiable, la société basée à Hong Kong, parmi les plus grands propriétaires mondiaux de navires, n’en finit plus de commander. Manifestement, les 45 porte-conteneurs qu’elle a commandés entre décembre 2020 et juin 2021 n’étanchent toujours pas sa soif de capacités.
La société dirigée par Bing Chen attend donc désormais 55 navires de 8 500 à 24 000 EVP, avec pour cœur de cible, des unités entre 12 000 et 15 000 EVP. Outre ZIM sont connus les contrats avec MSC pour treize unités et deux de 24 000 EVP, ainsi qu’avec CMA CGM pour deux navires et avec Cosco pour huit porte-conteneurs. Le NOO (non operating owner) vient en outre de renouveler un contrat à long terme avec l’armateur asiatique pour 17 unités jusqu'en 2027.
Il y a quelques jours à peine, Seaspan signait pour six porte-conteneurs de 15 000 EVP après avoir contracté juste avant pour deux navires de 12 000 EVP. On lui prête également une intention pour vingt porte-conteneurs de 7 000 EVP qui auraient été répartis entre trois filiales du groupe chinois de construction navale CSSC, mais que l'intéressé n’a ni confirmé ni infirmé.
La plupart de ses commandes sont à propulsion conventionnelle avec scrubbers, comme la majeure partie de la flotte existante de Seaspan. Seules les unités commandées pour ZIM sont configurées pour le GNL.
La ligne conteneurisée dans la frénésie des achats de navires
Carnet de commandes de Seaspan
Intérêt pour les 7 000 EVP
« Nous considérons les 7 000 EVP comme des successeurs naturels de notre pool vieillissant de navires conventionnels de 4 000 à 9 000 EVP, dont la flotte a été relativement peu renouvelée. Nous constatons un fort intérêt de la part de nos clients pour cette taille de navire », souligne Bing Chen.
Au 6 juillet, la flotte en exploitation de Seaspan se compose de 131 navires totalisant une capacité 1 120 200 EVP. En ajoutant ses 55 navires en construction, il approchera des 1,9 MEVP.
Avec ses 408 886 EVP en exploitation et 150 000 EVP en attente de livraison, ZIM reste distancée par Wan Hai, dixième compagnie mondiale de la ligne régulière et particulièrement active dans les achats. La compagnie taïwanaise (418 454 EVP et 148 navires) attend plus de 260 000 EVP supplémentaires. Elle s’approche ainsi grandement de sa compatriote Yang Ming (622 000 EVP).
Adeline Descamps