TT Club : « Il y a plus de 150 000 conteneurs dangereux mais non identifiés comme tels »

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Réagissant au tragique de la situation de l'X-Press Pearl, le P&I spécialisé dans l’assurance transport et logistique rappelle que des incendies de porte-conteneurs se produisent presque chaque semaine. À des degrés divers de gravité

L’assureur mène une bataille sur ces questions depuis plusieurs années déjà en faisant régulièrement de la sensibilisation sur les conditions d'emballage de la cargaison, de la déclaration et l'arrimage ainsi que de la vulgarisation sur les réglementations en vigueur, à l’instar du code CTU pour l'emballage des unités de transport de cargaison et du Code maritime international des marchandises dangereuses (IMDG)…

Forcer l’OMI à légiférer

 En 2019, alors qu’une série d’incendies sur des porte-conteneurs avait poussé certains armateurs à actionner la sanction financière pour tromperie sur la marchandise, qu’elle ait été commise avec la volonté délibérée de frauder, par erreur ou par méconnaissance des règles d’étiquetage et d’emballage, le TT Club avait lancé une vaste campagne d’information en faveur  de « l’intégrité du fret » pour sensibiliser la chaîne à ces problématiques et sans doute aussi pour forcer les instances de réglementation du transport maritime, à commencer par l’OMI, à s’emparer du sujet

L'incendie du X-Press Pearl, qui vient de sombrer en partie après 13 jours d’un sinistre ravageur et dont l’origine serait liée à une fuite d’acide nitrique selon les premiers rapports d’enquête, met en évidence « le devoir de prudence requis pour le transport de cargaisons dangereuses. Il n’est que le dernier en date d’une liste d'incendies de porte-conteneurs qui se produisent presque chaque semaine. La grande majorité d'entre eux sont déclenchés par une cargaison de nature dangereuse », rappelle-t-il aujourd’hui. Selon ses données, il y aurait plus 150 000 conteneurs dangereux mais non identifiés comme tels. 

Inspections non efficaces

Le 103e comité de sécurité maritime, qui s’est tenu du 5 au 14 mai, a débattu de la question des incendies de porte-conteneurs. Toutefois, cela ne se traduira pas par un changement rapide, signifie l’assureur. « Il faut que tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement comprennent la nécessité d'un conditionnement, d'un emballage, d'un chargement et d'un déchargement sûrs des conteneurs. Ainsi que la nécessité de disposer d'informations détaillées et précises sur les attributs de la cargaison et sur toute réaction potentiellement dangereuse à toute éventualité survenant tout au long de la traversée. Par-dessus tout, la vérité, la confiance et la transparence doivent guider toutes les personnes impliquées. »

Une autre problématique a été mise à jour avec le X-Press Pearl. Dans le cas de ce sinistre, la marchandise incriminée était apparemment correctement déclarée, ses propriétés étaient connues et elle provenait d'un chargeur au fait des règles. « Pourtant, pour une raison quelconque, l'emballage était inapproprié ou l'emballage et/ou l'arrimage dans le conteneur était insuffisant. Alors que les chaînes d'approvisionnement sont complexes et les dangers nombreux, l’environnement de contrôle doit inclure des régimes d'inspection et d'application efficaces », insiste Perregrine Storrs Fox, responsable des risques au sein du TT club.

A.D.

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