Rotterdam : aboutissement de la reprise par Hutchison d'un terminal d'APM Terminals

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Six mois après avoir reçu le feu vert de l'autorité de régulation néerlandaise, Hutchison Ports Netherlands, la société mère de l'opérateur de terminaux à conteneurs ECT a franchi le dernier obstacle sur la voie de la reprise définitive du terminal à conteneurs AMPT-MV1 voisin. Les partenaires sociaux ont récemment approuvé le projet de rachat, ayant obtenu d’importantes contreparties. L’automatisation est pourtant au programme à terme.

On en parle depuis 2019. Cette année-là, APM Terminal, filiale du groupe danois A.P. Moller Maersk, avait laissé entendre qu’elle n’excluait pas la vente de sa première installation à conteneurs à Rotterdam sur la Maasvlakte 1 (14 portiques sur un quai de 1 490 m pour une capacité annuelle de à 2,85 MEV) dont le contrat de concession arrive à échéance en 2025. Et ainsi concentrer ses activités et ses volumes sur le Maasvlakte-2 (1 000 m de quai et une capacité annuelle estimée à 2,3 MEVP). Tout en brouillant les pistes puisque le manutentionnaire laissait entendre dans le même temps qu’il pourrait aussi réaliser des investissements pour moderniser son terminal historique. Les deux installations ne bénéficient pas des mêmes configurations techniques et ne sont pas régies non plus par les mêmes accords sociaux, ne serait-ce que parce qu'APMT MV-1, avec ses 600 emplois, n’est pas automatisé alors qu’APMT MV-2 fonctionne avec huit portiques télécommandés.

Très rapidement, les regards s’étaient portés sur le voisin d’APMT à Maasvlakte 1, ECT du groupe singapourien Hutchison, qui y opère ECT Delta, un terminal disposant d'un linéaire de quai de 3 625 m bordé de 32 portiques avec une capacité annuelle de 6,5 MEVP. Cette installation est en mesure de traiter les porte-conteneurs de 24 000 EVP tels ceux que l’opérateur sud-coréen HMM aligne entre l’Asie et l’Europe.

L’évidence n’est pas de règle dans un secteur où s’opère un inextricable système de compétition/coopération quand les terminaux appartiennent aux armements. L’ECT est ainsi divisé en trois unités dans lesquelles MSC/TIL, Evergreen et One (via NYK) détiennent des participations. Ce qui incitait à penser que la moindre transaction ferait l’objet d’âpres tractations.

Feu vert obtenu en octobre

En décembre 2019, APMT et ECT ont finalement signé une lettre intention pour la reprise du APMT Maasvlakte-1. Et il aura fallu encore près d’un an pour que les deux parties prenantes obtiennent l’autorisation de conclure. En octobre dernier, l’autorité néerlandaise chargée de la concurrence (Autoriteit Consument & Markt, ACM) a donné son feu vert au rachat, estimant que cette reprise n’aurait pas d’impact majeur sur la concurrence dans la manutention de conteneurs au port de Rotterdam.

Une intégration à terme au grand terminal voisin d’ECT/Hutchison paraît logique mais le singapourien maintenait encore en fin d’année dernière sa volonté de considérer sa nouvelle acquisition comme une entité séparée. Le groupe avait également assuré qu’aucun licenciement ne serait imposé durant les quatre premières années d’exploitation. Ce qui signifierait qu’il n’y aurait pas d’automatisation durant cette période. Dans le cadre de la lettre d’intention, la maison-mère de APM Terminals aurait quant à elle garanti un certain volume (non dévoilé) de conteneurs à Maasvlakte-1, également pendant les cinq premières années d’activité.

Accord social

La dernière digue vient de céder. Les représentants des employés d'APMT-MV1 ont récemment approuvé le projet de rachat, révèle Alphaliner alors que l’information n’a pas été annoncée officiellement. Dans le cadre des négociations, les deux contractants auraient concédé d’importantes concessions aux partenaires sociaux, notamment des garanties sur l’emploi.

Au cours des prochaines années, Hutchison/ECT prévoit toutefois de l'amener au même niveau d'automatisation que les autres installations et de draguer de façon à accueillir les générations de porte-conteneurs à fort tirant d'eau. En septembre dernier, le port néerlandais a annoncé l’approfondissement de l’Amazonehaven (darse de l’Amazone) à la Maasvlakte I pour permettre au terminal d’ECT Delta de se mettre à l’échelle des grands porte-conteneurs. Dans un premier temps, la profondeur d’eau y sera portée à 17,45 m sur une longueur de 500 m, ce qui correspond à un poste d’amarrage pour mégamax.

Trois grands acteurs

Outre Hutchison Ports, qui opère deux grands terminaux à conteneurs à Rotterdam et bientôt trois (s’il n’y a pas d’intégration) et APM Terminals avec son grand terminal à Maasvlakte II, le troisième grand acteur sur la scène de la manutention portuaire est le Rotterdam World Gateway (RWG), dont DP World assure la gestion mais avec d’autres, CMA CGM étant notamment actionnaires. Le terminal de RWG fait face à celui d’APMT à la deuxième Maasvlakte.

Adeline Descamps

 

 

 

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