Recul sensible de l'exploration pétrolière et gazière

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L'exploration pétrolière et gazière mondiale devrait finir l’année sur un très fort recul des licences attribuées durant les huit premiers mois de l’année. Les entreprises se concentrent sur les actifs et les régions à moindre risque.

La prospection pétrolière et gazière mondiale s’essouffle selon une étude de Rystad Energy. Le nombre de blocs attribués sous licence ainsi que la superficie totale sont tombés à des niveaux bas historiques, alors que le secteur pétrolier ne parvient pas à se remettre des impacts de la crise sanitaire, souvent assimilée à un « krach » par la filière tombée d’une falaise en 2020. 

Avec 320 000 km2, la superficie attribuée jusqu'à présent cette année est à son niveau le plus bas en 20 ans. La société de recherche énergétique s'attend à ce que 44 licences soient attribuées, soit 14 de moins qu'en 2021. Il s’agirait du niveau le plus bas depuis 2000.

Les dépenses mondiales d'exploration ont chuté ces dernières années, les compagnies pétrolières et gazières cherchant à limiter les risques en se concentrant sur les actifs de production les plus stratégiques et les régions dont la production est garantie, évitant autant que possible les zones sensibles sur le plan environnemental ou politique. 

Le paysage politique contribue également à la diminution des attributions. « De nombreux gouvernements interrompent ou cessent les baux et encouragent les entreprises à conclure leurs activités d'exploration dans les blocs déjà attribués. Cette tendance devrait se poursuivre, car les gouvernements sont moins désireux d'investir dans la production de combustibles fossiles et envisagent plutôt un avenir net zéro », décode Rystad.

Boom en Asie et en Amérique du Sud

L'exploration onshore contribue de manière significative à la baisse des superficies avec un total attribué passé de plus de 560 000 km2 en 2019 à seulement 115 000 km2 jusqu'à présent cette année. 

La Russie, les États-Unis et l’Australie sont particulièrement concernés par le phénomène avec seulement trois autorisations octroyées en Russie, une aux États-Unis (suite aux annulations de plusieurs ventes dans le golfe du Mexique et en Alaska) et une en Australie contre 17 au cours des huit premiers mois de 2021 (huit en Russie, cinq aux États-Unis et quatre en Australie). 

Les superficies ont chuté de 90 % par rapport à l'année dernière pour atteindre 9 000 km2 et de 70 % en Afrique s’établissant à seulement 46 000 km2, concentrés entre l'Angola, l'Égypte, le Maroc et le Zimbabwe.

En revanche, les attributions en Asie entre janvier et août ont presque quadruplé par rapport à la même période de l'année dernière et ont bondi de 140 % en Amérique du Sud (59 rien qu’au Brésil) où les majors européennes Shell et TotalEnergies ont remporté les huit blocs offshore proposés. Les autres se répartissent entre des acteurs régionaux, détaille l’étude de Rystad.

Avec 54 nouvelles licences, la Norvège reste aussi très active, loin devant l’Inde (29).  

A.D.

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