L’armateur japonais récupère toutes les actions de ses partenaires dans la société Marine LNG Zeebrugge, laquelle deviendra une filiale à part entière de Nippon Yusen Kabushiki Kaisha (NYK). Le Engie Zeebrugge, souteur de GNL, devient donc l’unique propriété de NYK et est rebaptisé à cette occasion le Green Zeebrugge. Construit par le sud-coréen Hanjin Heavy, le souteur d’une capacité de 5 100 m3 de GNL avait été livré en 2017. Long de 107,6 m, doté d’un moteur principal dual fuel (gazole/diesel et GNL), le navire charge au terminal méthanier de Zeebrugge opéré par Fluxys (qui en est devenu actionnaire à hauteur de 25 % fin 2015) pour avitailler les navires dans le nord de l’Europe.
United European Car Carriers (UECC) fut son premier client. Et il devrait le rester d’autant que le norvégien est détenu conjointement par NYK et Wallenius Lines et qu’il est un fervent partisan du gaz naturel liquéfié. Une fois ses dernières commandes livrées, il disposera d’une flotte de 5 PCTC (pure car truck carrier) hybrides GNL/batterie.
UECC lance son deuxième PCTC au GNL
Le transporteur maritime japonais est lui-même un adepte de cette énergie que l’on veut de transition. Il a baptisé en septembre son premier PCTC au GNL, le Sakura Leader. Et il a déjà commandé un sistership, dont la livraison est prévue pour 2022 tandis qu’il attend un minéralier au GNL en 2023. NYK est à l’origine du premier remorqueur japonais au GNL, le Sakigake, livré en 2015 et un souteur est entré dans sa flotte en 2017.
Pour Engie, c’est une nouvelle étape dans sa stratégie de recentrage. Le groupe gazier s’était déjà délesté de son portefeuille d’actifs amont de GNL marin auprès de Total en 2018 pour une valeur de 1,5 Md$. Alors que pour NYK, cela s’apparente à montée en puissance. L’armateur vient de racheter les parts que détenait Total (80 %) dans Gazocean. Pour rappel, le groupe pétrolier français avait hérité de cette société marseillaise, qui gère quatre méthaniers, lorsqu’il avait acquis le portefeuille des activités amont GNL d'Engie en 2018.
Dans son document stratégique Staying Ahead 2022 with Digitalisation and Green, NYK fait ouvertement part de sa volonté de développer le soutage du GNL, que le transporteur défend comme un carburant d’avenir. Mais il croit aussi à l’ammoniac et à l’hydrogène. En juillet, NYK a rejoint la coalition mondiale Hydrogen Council.
Adeline Descamps
Un remorqueur à l'ammoniac made in Japan
Gazocean pourrait passer dans le giron de NYK