A.P. Moller-Maersk a annoncé avoir signé un accord avec le partenaire de longue date de sa filiale portuaire APM Terminals pour lui céder ses intérêts dans la coentreprise, qui détient 30,75 % dans Global Ports Investments (GPI), dont il essayait de se débarrasser depuis l'invasion de l'Ukraine en février. APMT et Delo Group, propriété de l'homme d'affaires Sergey Shishkarev, étaient associés en Russie depuis 2012. À l’époque, APM Terminals avait investi 900 M$ pour acquérir les participations de Transportation Investments Holding, l'un des plus grands groupes de transport privés de Russie.
Le groupe danois avait annoncé à la mi-mars qu’il allait se désengager totalement du pays et avait indiqué, à l’occasion de la présentation des résultats du premier trimestre de l’année, que la sortie du marché russe allait impacter son Ebit (excédent brut d’exploitation) à hauteur de 718 M$. Le groupe avait dû provisionner une dépréciation de l’ordre de 485 M$ pour tenir compte de la cessation de ses opérations et l’abandon de ses participations en Russie et Biélorussie.
Société en difficulté
En Russie, GPI exploite six terminaux à conteneurs en Russie, dont celui de Saint-Pétersbourg, ainsi qu’un terminal intérieur à Novorossiysk. Il gère en outre des entrepôts frigorifiques à Saint-Pétersbourg et effectue des services de remorquage (opérés par la filiale Svitzer de Maersk avec quatre remorqueurs).
« Une fois l’opération actée, APMT ne sera plus impliquée dans aucune entité opérant en Russie et ne possédera plus aucun actif dans le pays, indique le communiqué. Le transfert d’actionnariat aura lieu après l'obtention des autorisations réglementaires ». Mais la transaction « prévoit la possibilité de réintégrer le partenariat avec Delo à l'avenir », est-il précisé.
Dépréciation de 521,1 M$
Global Ports a été sévèrement touché par la guerre en Ukraine, encaissant une baisse des volumes de plus de 40 % au deuxième trimestre (611 000 EVP) en glissement trimestriel et de 22,6 % par rapport à la même période de 2021. Pour le premier semestre, l’opérateur portuaire, coté à la bourse de Londres, a enregistré une perte de 400,7 M$ en raison d'une dépréciation de 521,1 M$.
« Après un bon début d'année, la monté en puissance des tensions géopolitiques a entraîné une détérioration significative des conditions du marché russe des conteneurs, notamment : sanctions introduites par d'autres pays ; volatilité accrue des marchés financiers et du rouble russe ; augmentation significative du niveau d'incertitude économique ; suspension des opérations par les compagnies maritimes de conteneurs ; perturbation des chaînes d'approvisionnement et des exportations », commente Global Ports dans le communiqué concernant les résultats du deuxième trimestre.
A.D.