L’un des principaux bailleurs de conteneurs au monde, Textainer, coté depuis 16 ans (2007) à la Bourse de New York et de Johannesburg, devrait sortir de la bourse, une fois finalisée l’opération par laquelle il va être privatisé après acquisition par le fonds d’investissement dans les infrastructures Stonepeak (57,1 Md$ d'actifs dans les secteurs de l'énergie, du transport et logistique ou encore de l'immobilier…). Une transaction d'un montant de 2,1 Md$.
Les actionnaires de Textainer recevront 50 $ par action en espèces, ce qui représente une prime de 46,41 % par rapport à la valeur du bailleur de boîtes au dernier jour de cotation avant l'annonce. Soit une valorisation de 7,4 Md$.
Transaction finalisée au cours du premier trimestre 2024
À l'issue de l'opération, l’entreprise fondée en 1979 restera dirigée par son actuel PDG, Olivier Ghesquiere, et le siège à Hamilton, aux Bermudes, sera maintenu. « En nous associant à Stonepeak, nous aurons accès à des capitaux pour investir et à l'expertise du secteur, ce qui nous permettra de poursuivre notre croissance dans les années à venir », indique de façon convenue le dirigeant dans le communiqué de presse.
La cession, qui ne sera pas soumise à une condition de financement, devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2024, sous réserve de l'approbation des actionnaires et de l'obtention des autorisations réglementaires.
Une flotte de conteneurs de plus de 4 MEVP
Deuxième acteur du marché de la location de conteneurs avec 15 % de parts de marché mondiales, derrière Triton (26 %, 7,1 MEVP) mais devant CAI et Florens (13 %), Textainer détient un parc de plus de 4,32 MEVP et revendique un portefeuille de 200 clients, parmi lesquels les grandes compagnies maritimes internationales. Sa flotte se compose de conteneurs dans toutes les catégories, dry, reefers, boîtes spéciales ou encore des conteneurs-citernes grâce à son partenariat avec Trifleet Leasing.
L'entreprise exerce aussi une activité de ventes et achats de conteneurs d'occasion. Elle opère via un réseau de 14 bureaux et 400 dépôts.
Location de conteneurs non épargnée
La location de conteneurs a vu ses volumes et ses prix dégringoler après avoir été portés au plus haut durant les années de pandémie, quand la vulgaire boîte en acier, était devenu si essentielle.
La résorption progressive des goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement mondiale – marqueur fort de la période Covid –, a progressivement libéré les conteneurs vides bloqués depuis des mois sur les quais.
Avec le retournement de conjoncture, la pénurie s'est transformée en surplus. Les principaux acteurs se sont retrouvés confrontés au retour des équipements alors que les exploitants de navires ont également fait le ménage dans leur propre parc, se débarrassant de leurs boîtes excédentaires.
Au deuxième trimestre, Textainer a publié un résultat net de 51,3 M$, divisé par trois par rapport à la même période de l’an dernier. Le taux d'utilisation de son parc est toutefois resté stable entre avril et juin, à 98,8 %, encaissant 192 M$ de revenus locatifs.
Durant les six premiers mois de l'année, l'entreprise a continué à investir dans sa flotte (135,2 M$), pratiquement tous affectés à des contrats de location à long terme.
« Les conditions du marché global des conteneurs sont restées les mêmes qu'au premier trimestre, avec une demande limitée de nouveaux conteneurs et des volumes de production très faibles, ce que nous considérons comme sain pour l'industrie après deux années de volumes élevés (…) En conséquence, la durée moyenne de nos baux reste d'environ six ans, et nous nous attendons à ce que notre taux d'utilisation reste élevé », avait commenté Olivier Ghesquière lors de la publication des résultats financiers du deuxième trimestre. Le dirigeant s’attendait alors à des volumes de marchandises plus importants au second semestre.
Contraction de la production de boîtes
La production de conteneurs s'est contractée, dès le début de l'année, de 71 % au premier trimestre, pour atteindre 306 000 EVP à la fin mars, un niveau proche de celui de 2009, année de récession, selon le rapport Container Equipment Forecaster de Drewry.
Selon les données de la société de conseil britannique, la production annuelle ne devrait pas dépasser 1,8 MEVP cette année tandis que les retraits seront équivalents à ceux de l'année dernière, soit environ 2,8 MEVP. En conséquence, le parc mondial de conteneurs devrait se rétracter de 2 % cette année pour atteindre 49,9 MEVP.
Par rapport à l'arrivée massive de nouveaux porte-conteneurs jusqu'en 2025, la flotte mondiale de conteneurs va progresser faiblement, à un rythme annuel moyen prévu de 2,9 % jusqu'à 2027.
Adeline Descamps
Lire aussi
La production mondiale de conteneurs au plancher en 2023
Après la pénurie, les conteneurs sont rattrapés par le surplus
Surplus de navires et excédent de conteneurs en 2023 et 2024
Les conteneurs vides s'accumulent dans les ports mondiaux
Une année incroyable sur le marché de la location de conteneurs en 2021
Le conteneur, cette vulgaire boîte devenue si essentielle
Le leader mondial de la location de conteneurs vendu pour 4,7 Md$
Fabrication de conteneurs : un marché oligopolistique concentré en Chine