Pour soutenir les lignes de fret les plus vitales, le gouvernement britannique accorde une aide à six compagnies de ferries opérant entre la Grande-Bretagne, le continent et l'Irlande. Les syndicats de marins, sur lesquels planent l'ombre de licenciements, regrettent que ces aides ne soient pas conditionnées au maintien de leurs emplois.
Le gouvernement britannique a annoncé une aide temporaire de 35 M£ (39,2 M€) à six compagnies qui exploitent des lignes de fret dites essentielles pendant la pandémie de Covid-19. Cette mesure vise à garantir une capacité de fret suffisante « pour prévenir toute rupture » dans l’approvisionnement en produits de première nécessité, tels que les denrées alimentaires et les fournitures médicales. Ces mesures concernent « seize des lignes les plus importantes, menacés de fermeture du fait de la chute de la demande provoquée par le Covid-19 », a indiqué le ministère britannique des Transports (DfT). Ces routes seront considérées comme des lignes sous obligation de service public pour une période pouvant aller jusqu'à neuf semaines.
Routes éligibles à la subvention ?
Les compagnies qui vont bénéficier de ces aides sont Brittany Ferries, DFDS, P&O, Seatruck et Stena, ainsi que l’opérateur du tunnel sous la Manche Eurotunnel. Selon le DfT, le montant de la subvention sera déterminé en fonction du « volume réel de capacité requis et vendu chaque semaine ».
Les routes éligibles au soutien du gouvernement couvrent la Manche, la Manche occidentale, la mer du Nord et la mer d'Irlande et incluent les liaisons Portsmouth-Santander, Portsmouth-Cherbourg, Poole-Bilbao, Douvres-Dunkerque, Douvres-Calais, Folkestone-Coquelles, Cairnryan-Larne, Tilbury-Zeebrugge, Teesport-Europort, Hull-Europort, Hull-Zeebrugge, Heysham-Warrenpoint, Rotterdam-Killingholme, Cairnryan-Belfast, Harwich-Rotterdam et Harwich-Hoek van Holland. Ces aides viennent s’ajouter aux 17 M£ (19,2 M€) attribués récemment aux opérateurs de liaisons intra-britanniques entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord.
Sans contrepartie en faveur de l’emploi
Le syndicat des marins britannique RMT a rapidement fait part de sa crainte que l’aide ne soit pas conditionnée à une contrepartie en terme de préservation des emplois des marins. Il a signalé en particulier que P&O Ferries – qui a annoncé la semaine dernière 1 100 licenciements – exploitait la crise pour revoir les conditions de salaires et acquis de ses marins britanniques tout en menaçant de les remplacer par des travailleurs étrangers.
Le syndicat a par ailleurs souligné l'absence notable de la route Holyhead-Dublin dans la liste des lignes éligibles, alors qu'elle permet de transporter les produits laitiers irlandais vers la Grande-Bretagne et constitue la principale composante du « Landbridge » [pont terrestre du Royaume-Uni] entre l'Irlande et le continent.
Robert Jaques
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