En forte croissance, le premier trimestre a été particulièrement porteur pour le commerce mondial qui s’est fixé fin mars sur une valeur de 7,7 Md€ – dont 6 100 Md$ pour les marchandises ( + 25 %) et 1 600 Md$ (+ 22 %) pour les services – , soit 1 000 Md$ de plus que la même période il y a un an. L’augmentation de 2,5 Md$ par rapport au quatrième trimestre 2021 est liée, selon la Cnuced à l’origine de la publication, davantage à la hausse des prix des produits de base qu’aux volumes, qui ont augmenté dans une bien moindre mesure.
Selon le rapport, toutes les régions géographiques sont concernées par la croissance, bien qu'un peu plus faibles dans les régions d'Asie de l'Est et du Pacifique. Les exportations ont été plus fortes dans les régions productrices de produits de base, car les prix de ces produits ont augmenté, précise l’organisation.
Évolution incertaine
Selon son rapport, la plupart des secteurs économiques ont enregistré des augmentations substantielles en valeur, notamment portés par les prix élevés des carburants dans le domaine de l'énergie. Les métaux et les produits chimiques font également partie des activités qui se sont bien tenues et ont enregistré une évolution particulièrement marquée. En revanche, les transports et les équipements de communication sont restés inférieurs à leurs niveaux de 2021 et 2019.
La hausse des taux d'intérêt et la fin des programmes de relance économique auront probablement un impact négatif sur les volumes pour le reste de l'année 2022. La volatilité des prix des produits de base et les facteurs géopolitiques rendront aussi l'évolution du commerce incertaine.
Coup de frein ou coup d’arrêt
Le commerce mondial a subi un coup de frein au deuxième trimestre, bien que la tendance devrait rester dans le positif, nuance la Cnuced. Mais « la guerre en Ukraine commence à influencer le commerce international, en grande partie par la hausse des prix ».
L’année 2022 devrait enregistrer une croissance économique plus lente que prévu en raison « de la hausse des taux d'intérêt, des pressions inflationnistes et des préoccupations concernant la viabilité de la dette dans de nombreuses économies ». À court terme, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie vont emmener la valeur des échanges mais faire fléchir les volumes, ajoute le rapport.
Le commerce mondial pourrait aussi porter les traces cette année des perturbations persistantes dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, de la régionalisation et de la transition vers une économie mondiale verdie.
A.D.
