Le dernier rapport mondial sur la piraterie maritime, établi par IBM, fait état de 97 incidents, soit le plus faible niveau depuis 1994. En 2021, le centre de notification des exactions en mer a enregistré le signalement de 85 navires arraisonnés, neuf tentatives d'attaque, un détournement de navires et deux prises pour cibles. La violence contre les marins s'est néanmoins exacerbée avec 51 membres d'équipage enlevés, huit séquestrés, cinq menacés, trois blessés, deux agressés et un tué. Et les agressions ont concerné de nombreuses régions du monde.
La région du Golfe de Guinée, qui est actuellement identifiée comme l’une des plus meurtrières, a enregistré 28 événements contre 46 pour la même période en 2020, année de moindre navigation. Plus particulièrement, le Nigeria n'a notifié que quatre faits au cours des neuf premiers mois de l’année contre 17 en 2020 et 41 en 2018. Les enlèvements d'équipages dans la région ont chuté avec un seul membre d'équipage pris en otage au troisième trimestre, contre 31 concernés par cinq incidents distincts il y a un an. Tous les cas des trois derniers mois ont notamment eu pour cibles des navires au mouillage alors que la tendance des dernières années portait sur des assauts dans un rayon de 185 km au large.
Une mobilisation payante ?
La Chambre de commerce internationale veut y voir les premiers fruits d’une mobilisation générale pour réassurer cette région devenue un no man’s land inhospitalier. Le Nigeria a notamment déployé un arsenal lourd. Pour autant, les risques pour les marins restent élevés, appelle à la vigilance l’IBM. « Des efforts soutenus sont nécessaires pour assurer la sécurité des marins qui transportent des biens essentiels dans toute la région. Les États côtiers doivent redoubler de coordination et de mesures de sécurité pour que les incidents de piraterie et de vol à main armée continuent de diminuer », a déclaré Michael Howlett, directeur du Bureau maritime international.
Signes inquiétants dans le détroit de Singapour
A contrario, le détroit de Singapour connait un regain de tension avec 20 déclarations de vol à main armée, le nombre le plus élevé enregistré depuis 1991. Bien que de nature opportuniste, quatre de ces accidents étaient particulièrement menaçants pour l’équipage. Il n’y avait eu que 15 occurrences en 2020 et une seule en 2019.
Préoccupation au large des côtes du Pérou
Les côtes péruviennes est une autre zone où la flibusterie a été plus importante cette année avec le nombre (15) le plus élevé depuis 1991. Comme pour le détroit de Singapour, il s’agit de vols à l’arme blanche dans 60 % des cas. Mais « les agresseurs ont la capacité de mener des attaques violentes : trois membres d'équipage ont été pris en otage et un autre a été agressé ou menacé au cours des neuf premiers mois de 2021 », précise l’organisme.
Améliorations en Indonésie
Les eaux indonésiennes se sont apaisées. Seuls six avis sont parvenus à l’IBM au cours des neuf premiers mois de l’année, contre 23 à la même époque il y a un an. Il faut remonter à 1993 pour trouver un niveau comparable. Là encore, le bureau maritime international note que le volontarisme politique et la mise en oeuvre de moyens s’avèrent payants.
A.D.