[Édition spéciale vrac sec] La production mondiale d’acier peine à répondre à la demande chinoise

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Dopée par les grandes mesures de relance mises en œuvre par Pékin, la production d’acier tourne à plein régime dans la seconde puissance mondiale. Une demande à laquelle peinent à répondre les plus géants miniers, qui ont tous signalé des baisses d’exploitation. Les prix flambent.

La demande de la Chine a contribué à soutenir le commerce maritime de vrac sec pendant l’année terrible que fut 2020. Et la vigoureuse reprise économique est aujourd’hui à l’origine des belles heures que le secteur connaît. Le rebond écono- mique, assis sur de grands plans d’investissement en faveur des infrastructures, devrait encore améliorer la demande de minerai de fer.

Le total des chargements mondiaux de l’an- née 2020 s’est établi à 1 547 millions de tonnes (Mt) selon les données de suivi des navires de Refinitiv. La Chine continentale a représenté 73 % des importations mondiales de minerai de fer par voie maritime (+ 6,9 %) pour atteindre 1 107,5 Mt en 2020.

En mars, avec 94,02 Mt, la production d’acier de la Chine atteignait son plus haut niveau depuis août 2020. À 3,03 Mt par jour, elle était supé- rieure à la moyenne quotidienne de 2,97 Mt au cours des deux premiers mois de l’année. Il est donc nullement surprenant que les prix au comptant du minerai de fer aient atteint un sommet décennal de 188,70 $ la tonne le 22 avril tel que relevé par l’agence d’information sur les prix des matières premières Argus.

Face à cette vigueur anormale des cours, le ministère chinois de l’Industrie a promis des « mesures correctives ». Pékin craint en réalité que les achats de panique et de constitution par anticipation de stocks fassent le lit de phéno- mènes spéculatifs. Dans le passé, pour calmer les marchés, les autorités chinoises ont eu tendance à rendre plus coûteux les échanges et usaient de ce que les acteurs du marché appellent des « moyens de dissuasion plus ou moins officieux ».

Rio Tinto, BHP, Vale, à la peine 

Au cours du premier trimestre, les géants miniers ont peiné à répondre à la demande de la Chine, dont 70% des volumes achetés sont transportés par voie maritime. Le plus grand producteur de minerai de fer au monde, Rio Tinto, a déclaré une production trimestrielle de 76,4 Mt pour le trimestre clos en mars, soit une baisse de 11 % par rapport au trimestre précédent et de 2 % par rapport au niveau du même trimestre en 2020. Toutefois, la société a maintenu ses prévisions d’expéditions totales de 325 à 340 Mt de minerai de fer en 2021.

Le groupe BHP, deuxième exportateur australien, a produit 66,7 Mt de minerai de fer durant le premier trimestre, soit une baisse de 5 % par rapport au trimestre précédent et de 2 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. La société a déclaré qu’elle s’attendait à ce que la production pour l’ensemble de l’exercice financier clos le 30 juin 2021 se situe dans la partie supérieure de sa fourchette de 245 à 255 Mt.

La société brésilienne Vale a annoncé une pro- duction de 68,05 Mt pour les trois premiers mois de l’année, soit une baisse de 19,5 % par rapport au quatrième trimestre, mais une hausse de 14,2 % par rapport au même trimestre en 2020. Elle maintient également ses prévisions de production pour 2021, soit 315 à 335 Mt.

Pour atteindre les objectifs de production qu’ils se sont assignés, l’australien Rio Tinto devra augmenter sa production, mais pas autant que Vale tandis que BHP est en bonne voie pour atteindre son objectif.

Changement de cap

Selon le Shanghai Metals Market (SMM), l’offre de minerai de fer par voie maritime devrait aug- menter de 80 Mt en 2021, après quatre années de croissance nulle, mais là encore, cela dépendra du soutien continu de la Chine.

« Le 14e plan quinquennal de la Chine est un changement de cap du point de vue des matières premières, relève Ian Roper, directeur général du SMM. Le pays s’est clairement engagé à réduire ses émissions, ce qui entraînera une baisse de la production chinoise d’acier dans cinq ans et une diminution de la consommation de minerai de fer. Dans le même temps, la Chine revoit son sourcing, ce qui pourrait entraîner une augmentation de l’offre de minerai de fer. »

Adeline Descamps

487 Mt produits en trois mois

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