Avec la reprise économique, l'assouplissement des restrictions de déplacement et la discipline dans l’offre et de la demande des pays exportateurs de pétrole, « les marchés mondiaux de l'énergie, qui avaient connu des perturbations dramatiques en 2020 continuent de se rééquilibrer, ce qui stimule la demande », indique Clarksons Research dans son rapport semestriel sur les marchés de l'énergie et de l'offshore (Offshore Review and Outlook) qui vient d'être publié.
Bien que la demande soit encore inférieure de 4 % à celle de 2019, le renversement de tendance à mi-parcours de l’année par rapport à l’offre excédentaire de l’an dernier a permis aux cours du brut de retrouver une courbe haussière mais reste volatile en fluctuant entre 70 et 75 $ le baril depuis début juin.
Mi-septembre, à New York, le baril américain de WTI (West Texas Intermediate) pour livraison en octobre, se maintenait toutefois à un peu plus de 73$. De son côté, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s’établissait autour de 76 $. La hausse des prix a incité les pays de l'OPEP+, le cartel emmené par l'Arabie saoudite et la Russie, à ouvrir un peu les vannes.
Meilleure perception des affaires
« Les marchés du pétrole et du gaz offshore ont connu une légère amélioration de l'activité au cours du premier semestre et la perception des affaires est meilleure. Les contrastes dans l'énergie offshore que nous avons déjà signalés, avec un élan positif autour de l'éolien, se poursuivent », indique le consultant dont l’indice de taux journalier intersectoriel est en hausse de 15 %.
Si l’éolien offshore est sur une courbe ascendante, il pèse encore très peu comparativement aux vieilles énergies fossiles : le pétrole et le gaz offshore représentent toujours 17 % de l'approvisionnement énergétique mondial versus 0,2 % pour l'éolien offshore.
Après un léger déclin, la production pétrolière offshore devrait aussi retrouver un cours haussier en 2021 de 1,1 % pour atteindre 24,86 millions de b/j (28 % de la production pétrolière mondiale) tandis que le gaz offshore devrait augmenter de 6,2 %, à 3,6 milliards de m3 (32 % de la production mondiale de gaz).
Reprise des investissements
Le total des engagements en capital pour les nouveaux projets pétroliers et gaziers offshore se sont élevés à 48 Md$ entre janvier et juillet 2021, dépassant déjà les 41 milliards enregistrés pour l'année 2020. Clarksons l’estime à 81 Md$ pour l’année à condition que les prix du pétrole restent fermes.
Dans le même temps, les investissements dans l'éolien offshore devraient atteindre 50 Md$ en 2021. À fin juillet, seuls 12,5 Md$ avait cependant été engagés mais plusieurs grands parcs éoliens devraient être inaugurés d’ici la fin de l’année.
Poches d’amélioration à trouver pour les unités de forage
Le marché des appareils de forage a enregistré un regain d’intérêt, avec une utilisation des unités flottantes en hausse de huit points depuis le début de l'année (à 72 %), et des jack-up également en hausse (à 77 %). Si la demande a retrouvé un peu de vigueur, elle reste inférieure aux niveaux d'avant la crise : 465 unités de forage étaient en activité en août, contre 524 début mars 2020.
Pour Clarkson, les poches d'amélioration sont à rechercher sur des marchés comme le Golfe des États-Unis. Le consultant gage sur la poursuite de la consolidation et les améliorations progressives de l'utilisation.
Tout en restant difficiles, les marchés des navires de service (OSV, offshore service vessel) enregistrent une demande en hausse de 12 % par rapport au début de l'année. Au début du mois d'août, les coefficients d’utilisation avait gagné sept points pour atteindre 65 %.
56 Md$ d’investissements
Après des investissements records (56 Md$) et des mises en service pour 6,7 GW en 2020, l'activité de l'éolien offshore a été plus lente au premier semestre 2021, mais les fondamentaux qui sous-tendent le marché restent de bon augure, insiste Clarksons : diversification géographique, turbines plus grandes (hauteur moyenne installée en 2021 de 126 m), verdissement... Cette année, 12,6 GW devraient être raccordés.
Adeline Descamps