Premières mesures gouvernementales en faveur du rail

 

En réponse aux appels des entreprises du secteur, lourdement touchées financièrement par la grève de fin 2019 puis la crise sanitaire, le gouvernement annonce la gratuité temporaire des péages pour le fret et le lancement d’un appel à projets pour la création de nouvelles « autoroutes de fret ferroviaire », en attendant un plus vaste plan de relance.

En visite lundi 27 juin 2020 à Valenton, principal hub ferroviaire d’Île-de-France, le Premier ministre Jean Castex a annoncé plusieurs mesures en vue de relancer le fret ferroviaire. Cette intervention sur le terrain faisait suite au conseil de défense écologique qui s’est tenu autour du Président de la République le matin même, afin de déterminer la politique du gouvernement en matière de transition écologique. Le but, indique Jean Castex, est d’augmenter aux dépens de la route la part modale du train dans le transport de marchandises : « un sujet qui progresse avec beaucoup de difficultés, tant le fret ferroviaire se trouve dans une situation défavorable par rapport à la route », reconnait-il.

En effet, la part modale du ferroviaire dans le transport de marchandises n’est plus que de 9 % en France en 2020. Elle atteignait 30 % en 1985 et avait déjà baissé à 14 % en 2007, lors du Grenelle de l’environnement, qui avait fixé l’objectif à 25 %. L’état du réseau, entre autres obstacles, n’a pas permis d’atteindre ce but. Un plan de relance du fret sera annoncé par le gouvernement dans quelques semaines, avec des « dispositions très structurantes », promet le Premier ministre.

La filière ferroviaire plaide pour un plan d'investissement massif

63 M€

Le gouvernement cherche à pallier aux difficultés les plus pressantes. Ainsi, le Conseil de défense écologique du 27 juillet a d’ores et déjà décidé de la gratuité des péages jusqu’à la fin de l’année 2020. Un budget de 63 M€ est prévu à cet effet, soit la somme que les entreprises ferroviaires estiment avoir perdue au cours des dernières grèves. Mais le tiers seulement des pertes qu’elles disent avoir subies depuis le début du confinement. Au-delà de cette période, les péages ferroviaires seront divisés par deux en 2021, ce qui représente là encore une enveloppe annuelle de l’ordre de 63 M€. Une telle mesure avait été prise en 2018 en Allemagne et figurait parmi les revendications de la filière qui, réunie dans la coalition 4F (Fret ferroviaire français du futur), avait présenté en juin dernier son propre plan de relance. Le Premier ministre n’a cependant pas précisé si la réduction des péages serait pérennisée après 2021.

Le développement des autoroutes ferroviaires est aussi au programme du gouvernement, avec le lancement de deux nouvelles lignes, qui concernent d’ailleurs des ports maritimes puisque l’une reliera Bayonne à Cherbourg et l’autre Sète à Calais. La ligne ferroviaire Perpignan-Rungis, abandonnée depuis l’été dernier, va par ailleurs être relancée. Mais ce « train des primeurs » nouvelle génération n’utilisera  plus des wagons frigo classiques : il sera mis en place sous la forme d’une autoroute ferroviaire. La ligne Perpignan-Rungis devrait aussi s’inscrire dans un axe plus étendu, des prolongations étant envisagées vers Anvers d’une part et vers Barcelone de l’autre.

Des appels à projet à venir

Des appels à projets seront lancés par le gouvernement pour ces autoroutes ferroviaires, Jean Castex annonçant des « avancées significatives dans les prochains mois », sans se faire plus précis quant aux dates. Au-delà de ces annonces, le Premier ministre envisage d’importants investissements pour rendre au fret ferroviaire sa compétitivité. Le plan de relance du gouvernement, dont il a donné un avant-goût, sera présenté dans quelques semaines.

Étienne Berrier

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