Maersk a ouvert son premier entrepôt en France pour le compte d'Amazon

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L'entrepôt de Maersk est le pivot central d'une zone d'aménagement concerté où ont été viabilisés 65 ha pour un investissement global de 20 M€.

Crédit photo ©AP Moller Maersk
Avec son bâtiment de 75 000 m2 implanté sur la friche industrielle d'Usinor à Denain, près de Lille, Maersk dispose d'un outil à la jonction des autoroutes de Bruxelles et de Paris, le long du canal de l'Escaut et avec un embranchement ferroviaire. Avec son accès fluvial, Denain peut potentiellement se connecter range nord-européen via le port de Dunkerque. Un entrepôt exploité pour le compte du géant américain de l'e-commerce, principal moteur du marché.

L’implantation du premier entrepôt de Maersk en France à Denain (Hauts-de-France) pour le compte d’Amazon avait été annoncée en mai par le gestionnaire d’actifs immobiliers logistiques et industriels dans la logistique GLP France. Le groupe danois a pris à bail un bâtiment de 100 000 m2 sur un terrain de 85 ha occupé jusqu’en 1988 par le sidérurgiste Usinor et en friche depuis la fermeture de l'usine. Cet entrepôt, acquis en 2022 auprès du 3PL nordiste Log’S, avait été livré à GLP au troisième trimestre 2023. Il est le pivot central d'une zone d'aménagement concerté (Pierres Blanches), où ont été viabilisés 65 ha pour un investissement global de 20 M€, dont 15 M€ apportés par l'Agglomération de La Porte du Hainaut.

L’armateur de porte-conteneurs, qui est engagé depuis plusieurs années dans une stratégie logistique dite intégrée, vient d’inaugurer un entrepôt de 75 000 m2 au sein du GLP Park Denain, à la jonction des autoroutes A2 et A21 (109 km de Bruxelles et 198 km de Paris) et le long du canal de l'Escaut qui dessert deux pays clés du marché européen, la Belgique et les Pays-Bas, avant de se jeter dans la mer du Nord. Avec son accès fluvial, Denain peut relier le port de Dunkerque mais aussi ceux du range nord-européen, maîtres absolus du conteneur.

85 postes à quai

« La mise en service de cette nouvelle installation marque une véritable étape pour Maersk en France, portant nos capacités de logistique contractuelle et d'entreposage en Europe [où il est présent dans 15 pays, NDLR] à un niveau totalement nouveau », a indiqué Maersk, qui réceptionne ainsi le deuxième entrepôt flambant cette année depuis Fredericia, au Danemark, cet été.

Le nouvel entrepôt, qui a reçu la certification BREEAM Very Good, est équipé de 85 portes à quai, d'une hauteur de poutre de 11,40 m, d'une charge au sol de 5 t/m² et d’un embranchement ferroviaire avec l’aménagement d’un quai de 620 m le long d’une de ses façades. L'installation dispose d'une circulation séparée pour les poids lourds et les véhicules légers et est équipée d'Autodocks (système d'accostage automatisé).

Peu de détails ont été délivrés sur les intentions du géant américain de l’e-commerce avec ce deuxième bâtiment XXL ouvert dans la région en dix ans (le premier à Lauwin-Planque, en proximité de Douai). Ni sur le type d’opérations qui y seront effectuées, pas davantage sur son inscription dans le schéma logistique du très secret Amazon.

Un segment qui peine à atteindre ses objectifs

Quand l’information a été éventée, nombreux sont ceux qui se sont étonnés du choix de Maersk, encore cantonné à son rôle d’armateur de porte-conteneurs. Pesant peu au sein du groupe de transport danois, le segment Logistics & Services porte pourtant toutes les ambitions du Danois qui aimerait y trouver une assise pour s’affranchir des cycles et contrecycles maritimes qu’il subit plus durement que ses concurrents. Les activités récentes à terre et dans les airs (Maersk Air Cargo), censées incarner sa stratégie air-mer-terre sans coutures, progressent légèrement en termes de chiffre d’affaires mais les marges ne suivent pas.

Au deuxième trimestre, le segment logistique a vu son chiffre d’affaires progresser de 7,3 % (+ 246 M$) par rapport à l'année précédente pour atteindre 3,6 Md$. L’Ebit (équivalent du résultat d’exploitation français) a été légèrement supérieur à celui de la période comparable de 2023 (126 M$ versus 115 M$) et a rebondi par rapport à celui des trois premiers mois de l’année (particulièrement faible).

Quant au troisième trimestre, le département a enregistré un chiffre d'affaires (1,1 Md$) plus solide (+ 11 % en glissement annuel) avec une meilleure rentabilité (+ 64 M$ sur un an), soit un bénéfice d'exploitation de 200 M$. Si la croissance organique de la division est redevenue positive (2 %) au cours des douze derniers mois, elle reste inférieure à l'objectif de 10 %. Avec 3 %, la marge Ebit est aussi très loin de son ambition de 6 %.

Une conjoncture enrayée

Le marché n’est actuellement pas très porteur, entre taux de vacance élevés pour les entrepôts américains, l'activité manufacturière à la peine en Europe et le secteur immobilier à la déroute en Chine.

Depuis 2020, dans le cadre de sa stratégie visant à offrir un service de transport de bout en bout, l’armateur danois a investi plus de 8 Md$ afin d'acquérir des actifs dans le domaine de l’entreposage et de la distribution (Performance Team), de la gestion sous douane (KGH Customs Services), dans la distribution BtoB et BtoC (LF Logistics), du traitement de commandes pour l’e-commerce (Visible SCM, B2C Europe, Huub), de la mode et du lifestyle (ICL), de la livraison du premier et dernier kilomètre (Pilot Freight Services) et de la logistique de projet (Martin Bencher).

Adeline Descamps

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