Avec l’échec de l’accord céréalier, les ports fluviaux de Reni, Izmail et Ust-Dunaisk sont devenus des points clés, les seuls ports ukrainiens encore assurables et le dernier moyen d'exporter des céréales par la voie d’eau.
L'Ukraine utilise notamment ce corridor pour acheminer des céréales vers le port roumain voisin de Constanta, base arrière alternative qui a traité plus de 10 Mt de céréales ukrainiennes sur les neuf premiers mois de l'année, selon les données de trafic délivrées par l'autorité portuaire. Ce qui est une performance dans la mesure où cet axe a été pilonné par les tirs de drones durant l'été.
Ces volumes restent loin d'être suffisants pour couvrir le potentiel d'exportation de l'Ukraine, qui prévoit d'exporter 50 Mt des 79 Mt de céréales et oléagineux récoltés cette année.
À la même époque de 2022, le port alternatif avait manutentionné 8,6 Mt, mais la comparaison avec 2021, soit avant la guerre, serait plus éclairante.
Conflit d'usages
Le gouvernement roumain entend doubler la capacité mensuelle de transit des céréales ukrainiennes pour la porter à 4 Mt dans les mois à venir, les investissements dans les infrastructures étant en cours, notamment pour rouvrir ou remettre en état des liaisons ferroviaires pour le transport de marchandises et de passagers avec l'Ukraine et la Moldavie voisine.
Les opérateurs portuaires investissent également dans des équipements permettant d'augmenter les vitesses de chargement.
Constanta traite traditionnellement les exportations de cultures de la Roumanie et celles de ses voisins enclavés, notamment la Hongrie et la Serbie. Au total, le port a expédié 25,1 Mt de céréales au cours des neuf premiers mois, égalant ainsi son précédent record annuel.
En dehors de cette solution, l'Ukraine ne dispose que du train ou du camion pour sortir ses grains. Toutefois, de nombreux problèmes logistiques se sont posés, notamment en raison des différences d'écartement des voies ferrées, complexifiant la logistique.
Adeline Descamps