La compagnie maritime japonaise, déjà très impliquée dans le transport des nouvelles formes d’énergies, à commencer par le CO2 liquéfié, a conclu un protocole d’accord avec deux sociétés malaisiennes, le groupe pétrolier Petronas et la principale compagnie maritime du pays spécialisée dans le transport d’énergies MISC, en vue de créer une coentreprise dans le transport de CO2 liquéfié.
Ce type de transport n’est pas nouveau mais sous l’impulsion de la technologie de capture de CO2, il sort de l’angle mort où le transport pour le compte d’industriels l’avait cantonné. Les développements autour de ce marché émergent se multiplient depuis deux ans. Ils suscitent particulièrement de l’intérêt auprès des transporteurs maritimes japonais.
La faisabilité d'un transporteur de CO2 liquéfié validée
En février 2022, MOL avait déjà conclu un protocole d'accord avec le groupe pétrolier afin de collaborer sur la conception d’un navire. Les deux entreprises ont obtenu l'approbation de principe (AiP) en juin dernier pour la conception d'un transporteur de CO2 liquéfié et d'un FPSO, unité flottante de production, de stockage et de déchargement, spécifique au LCO2.
MISC a rejoint plus récemment le consortium. Les deux armateurs doivent désormais collaborer en vue de définir « diverses méthodes de transport, le modèle économique adapté à une joint-venture d'armateurs, dans le but d'ouvrir la voie à une approche flexible des divers besoins de transport à l'avenir », indique MOL dans son communiqué.
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Un besoin de 55 navires
Plus de 90 Mt par an de CO2 seront expédiées chaque année d'ici la fin de la décennie, a indiqué Rystad Energy dans une récente étude, basée sur les projets de capture du carbone programmés.
L'analyste estime qu'une flotte de 55 transporteurs de CO2 (LCO2) sera nécessaire d'ici 2030, ainsi que 48 terminaux pour gérer l'importation et l'exportation du CO2.
Le transport maritime de CO2 sera la solution la plus souple pour transporter les émissions de carbone sur de longues distances à un coût relativement faible, tranche Rystad.
Toutefois, si la nouvelle flotte de LCO2 carbure aux carburants conventionnels, elle pourrait émettre jusqu'à 5 % du total du CO2 transporté. Le passage au GNL pourrait réduire les émissions de 18 %, le méthanol bleu de 20 % et l'ammoniac bleu (non disponible) jusqu'à 80 %.
Adeline Descamps