Les expéditions mondiales de pétrole brut et de produits pétroliers qui transitent par le cap de Bonne Espérance ont augmenté de 47 % depuis le début des attaques houthies en mer Rouge qui dissuadent les exploitants de passer par le Canal de Suez et le détroit de Bab-El-Mandeb, selon un bilan de l'Energy Information Administration (Administration de l'information sur l'énergie) arrêté mi-juin et établi sur la base des données de suivi des navires de Vortexa.
Quelque 8,7 millions de barils par jour (Mb/j) de brut et de produits raffinés ont emprunté la route de l'Afrique australe au cours des cinq premiers mois de 2024, contre une moyenne de 5,9 Mb/j en 2023, les volumes de produits pétroliers représentant la majeure partie de l'augmentation.
Des flux reconfigurés transitant par le Cap
Les expéditions de l'Arabie saoudite et de l'Irak par la longue route historique ont contribué à hauteur de 15 % à l'augmentation totale. Les sanctions prises à l'encontre du pétrole russe et les engagements européens à se passer du gaz russe ont entraîné une reconfiguration des échanges et un remembrement du sourcing.
Les raffineurs d'Asie et du Moyen-Orient ont ainsi augmenté leurs exportations de produits raffinés vers l'Europe et ont représenté 29 % de l'augmentation des échanges ayant transité par la pointe sud de l'Afrique.
La Russie, qui écoule désormais son brut en Inde et en Chine, a envoyé près de quatre fois plus de pétrole brut et de produits raffinés (y compris les volumes du Caspian Pipeline Consortium) vers l'Asie par le cap au cours des cinq premiers mois de 2024 qu'en 2023.
A.D.
