Fos, Le Havre, Brest, Saint-Malo, Hambourg : les écosystèmes hydrogène se construisent dans les ports

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Olivier Machet, vice-présent du développement de l’hydrogène chez Engie.

«  La décision d’investissement sur Masshylia sera prise fin 2024, les permis sont quasi finalisés », a annoncé Olivier Machet, vice-présent du développement de l’hydrogène chez Engie.

Crédit photo ©NBC
La filière européenne de l’hydrogène avait rendez-vous à Toulon les 28 et 29 mars au Palais Neptune. Hydrogène, e-méthanol, ammoniac…de très nombreux projets  fourmilent autour de la production de carburants de synthèse, de la mobilité lourde et de la décarbonation de l’industrie. Quelque 250 projets sont en cours de développement en France, notamment dans les places portuaires.

Le salon Hyport, qui s’est tenu à Toulon les 27 et 28 mars, a réuni tous les acteurs de la chaîne de valeur hydrogène. Deux journées ont été l'occasion de  lever le voile sur plusieurs projets locaux, nationaux et internationaux.

À compter de la fin de l’été 2024, le programme Hynovar deviendra réalité avec les premiers coups de pioche de la construction d’une usine d’hydrogène sur le plateau de Signes au Castellet. Lauréat de l’Ademe, Hynovar a décroché une timbale financière de 16 M€ et bénéficie du soutien de la Région Sud à hauteur de 800 000 € pour un projet qui, dans sa première phase, totalise 45 M€ d’investissements.

À sa mise en service en 2025, l’usine construite par Hy2Gen, d'une capacité de 4 MW, produira 2 tonnes par jour d’hydrogène et alimentera Hynomed, une station de distribution maritime et terrestre à Brégaillon.

Fos et Havre, de l'hydrogène à venir

Engie a, de son côté, présenté l’état d’avancement de deux grands projets de production d’hydrogène. « À Fos, nous sommes associés à Total Energies sur Masshylia, revu à la hausse à 100 MW, pour fournir la bioraffinerie en hydrogène vert. La décision d’investissement sur Masshylia sera prise fin 2024, les permis sont quasi finalisés. Nous visons une mise en production en 2026-2027 », annonce Olivier Machet, vice-présent du développement de l’hydrogène chez Engie.

Au Havre, le projet d’usine d’Engie sur 20 ha, judicieusement baptisé Ker Eeau Zen, s’annonce plus complexe, portant sur de la fabrication de carburant de synthèse pour alimenter par pipelines les compagnies aériennes présentes sur les aéroports parisiens.

Sur Fos, l’écosystème hydrogène se consolide avec le projet de construction de l’usine hydrogène et méthanol de synthèse de H2V de 600 MW en deux étapes (2028 et 2031), ainsi qu'avec l'acier réduit de Gravithy et Néocarb porté par Elyse Technology. « Nous espérons avoir l’autorisation d’exploiter d’ici la fin de l’année », explique Ludovic Izoird, associé d’Elyse Energy.

Chargé des opérations, il annonce une décision finale d’investissement d'ici 2026 sur un des trois projets en cours (Bassin de Lacq, au sud de Lyon et Fos).

Les industriels présents ont rappelé l’enjeu de l’alimentation en électricité et insisté sur l’importance de la nouvelle ligne de 400 000 volts portée par RTE pour alimenter les électrolyseurs notamment.

Brest, hub d’avitaillement des navires en cale sèche

En Bretagne, Saint-Malo et Brest sont engagés dans un programme européen financé par Interreg Mer du Nord (REDII Ports) unissant neuf ports de la mer du Nord pour déterminer les besoins et les technologies. « Nous travaillons sur le courant de quai, l’hydrogène et l’ammoniac. Nous ciblons le transport maritime, l’industrie portuaire et la mobilité terrestre. Nous avons interrogé une trentaine d'acteurs », explique Florentin Guilbault, de la Région Bretagne.

Le port de Brest envisage de se positionner comme un hub d’avitaillement en hydrogène des navires qui viendraient séjourner en cale sèche.

Hambourg, hub de production d’hydrogène vert

À Hambourg, un hub de production d’hydrogène vert se profile. « Un électrolyseur de 100 MW sera livré en 2026 pour une production de 15 500 t par an. Via un pipeline de 40 km, l’usine alimentera les industries permettant une réduction de 580 000 t de CO2, explique Francesca Moglia, senior Project Manager de hySolutions.

Le Clean Port & Logistics, un cluster dédié à la décarbonation des activités de manutention et de logistique (40 membres, dont les sociétés françaises Air Liquide, HSL et Gaya), commencera à tester cet été des reachstakers, tracteurs et vans alimentés à l'hydrogène.

Nathalie Bureau du Colombier

 

 

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