DB Schenker : le nombre et l'identité des prétendants connus

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Après des mois de spéculations sur les prétendants réels ou supposés à l'acquisition du commissionnaire de transport DB Schenker, la liste des soumissionnaires s'est stabilisée à quatre. Si DSV et de Maersk n'ont jamais fait mystère de leur candidature, MSC a été plus discret mais il ne participera a priori pas à la guerre des offres.

Après des mois de spéculations sur les intérêts réels ou supposés de possibles prétendants autour du commissionnaire de transport allemand DB Schenker, la liste des soumissionnaires sélectionnés en short list par la maison-mère Deutsche Bahn est arrêtée depuis une semaine et stabilisée à quatre. Mais leur identité n’était pas connue jusqu’à ces dernières heures.

Les quatre groupes invités à entrer dans la phase finale du processus de vente au cours duquel des offres fermes pourront être présentées ont été révélés par Reuters. Ils n’ont pas à ce stade été confirmés par l’opérateur historique du rail allemand qui cherche à se désengager de sa lucrative filiale pour renflouer ses caisses plombées par 34 Md€ de dettes.

Selon l’agence de presse, qui « s’appuie sur plusieurs sources proches du dossier », il s’agit de DSV, de Maersk – les deux seules candidatures pour lesquelles les doutes étaient dissipés –, et de deux consortia, le premier entre l’opérateur public de transport et logistique d'Arabie Saoudite, Bahri (une centaine de navires dont 39 VLCC, 36 navires-citernes, 6 polyvalents et 11 vraquiers) et CVC Capital Partners et le second entre deux fonds souverains, Abu Dhabi Investment Authority (Adia) et GIC.

Retrait de MSC et Carlyle

Dans une étape intermédiaire, alors que six soumissionnaires étaient en lice, DSV, Maersk, MSC, CVC/Carlyle, Adia et Bahri, étaient en lice.

Le leader mondial dans le transport de conteneurs MSC est finalement exclu de la guerre des offres ou a jeté l’éponge. Carlyle s'est aussi retiré du consortium composé avec CVC, ce dernier étant désormais en pourparlers pour faire équipe avec Adia et le fonds de Singapour GIC.

CVC Capital Partners est l’un des dix plus grands fonds de capital-investissement au monde (investi dans un ensemble de grandes marques alimentaires achetées au géant Campbell parmi lesquelles Liebig, mais aussi actionnaire à 80 % de Breitling, de Panzani et Ferrero…).

GIC, qui gère la plupart des actifs financiers de la cite-État de Singapour, ses dépôts auprès de l'Autorité monétaire de Singapour et sa participation dans Temasek Holdings, est un gestionnaire de fonds (et non un propriétaire des actifs).

Abu Dhabi Investment Authority est le fonds souverain de l’émirat du même nom, en charge notamment de la gestion des revenus pétroliers d'Abu Dabi. Il est notamment investi dans des fonds de capital investissement comme Apollo Management ou encore Carlyle.

Les offres présentées la semaine dernière se situaient dans une fourchette entre 14 et 15 Md€, les plus valorisées étant en grande probabilité portées par les fonds de capital-investissement.

De nombreux candidats potentiels

L’actuelle plus grande cible d’acquisition dans la logistique au prix estimé entre 12 et 20 Md€, numéro cinq mondial de la commission de transport, a suscité beaucoup de convoitise ces derniers mois, les banques d’investissement ayant fait état d’une vingtaine de dossiers retirés.

Mais au fur et à mesure, les intérêts des plus attendus se sont émoussés. Le rival allemand DHL a fini par opposer une fin de non-recevoir. Il aurait été pourtant vivement apprécié par les autorités fédérales allemandes à qui reviendra le feu vert réglementaire. En 2023, DHL a dépensé 381 M€ pour des acquisitions, notamment pour MNG Kargo (Turquie) et AEI Emirates (Danza).

Le numéro deux du marché, le commissionnaire suisse Kuehne+Nagel, a également décliné en février alors que son actionnaire principal, le remuant Klaus-Michael Kühne, avait fait beaucoup de bruit sur ce sujet, pressant Hapag-Lloyd, dont il est aussi actionnaire (30 %), à se positionner, associé à des sociétés de capital-investissement. Le patron de l’armateur allemand de porte-conteneurs, Rolf Habben Jansen, a toujours décliné l’aimable invitation.

Maersk et DSV, des intérêts plus stratégiques

Le Danois Maersk a au contraire multiplié les signes d’intérêt. Après avoir promis-juré que la mariée, même dans sa fourchette basse, serait trop belle pour un groupe de la taille de Maersk et avoir en effet procédé à des opérations de petite et moyenne taille ces dernières années, Vincent Clerc, son directeur général, avait laissé échapper devant les investisseurs, à l’issue de la présentation des résultats financiers médiocres de 2023, qu’il n’excluait plus l’affaire. L’information avait ensuite fuité selon laquelle il avait mandaté des banques de conseil.

La seule candidature qui ne faisait pas de doute depuis le début est celle du transitaire danois DSV Panalpina, qui n’a jamais cherché à dissimuler son engagement. Le numéro un mondial a prouvé son appétit ces dernières années, y compris en lançant des OPA non amicales sur ses concurrents, pour se hisser très vite au plus haut niveau du podium.

Le nom de l'acquéreur de DB Schenker, qui emploie plus de 70 000 personnes, devrait être connu d'ici la fin de l'année pour une opération finalisée en 2025.

Adeline Descamps

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