Canal de Panama : un retour à la normale avant février 2025

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Canal de Panama

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L'administrateur du canal de Panama table sur un retour à la normale du trafic dans le canal de Panama avant février 2025. Le trafic y est contingenté depuis de long mois du fait de son déficit hydrique, accentué par le phénomène météorologique El Niño. Selon Ricaurte Vasquez, dans les prochaines semaines, La Niña, qui va lui succéder, apporte les pluies.

L'administrateur du canal de Panama table sur un retour à la normale du trafic avant février 2025, soit un transit de 36 navires quotidiens contre 27 actuellement, jauge qui a été relevée à la hausse récemment. C'est donc un nouveau signe d'ouverture après l'annonce en février par le gestionnaire du deuxième plus important passage maritime mondial (3 % du trafic mondial) et trait d'union essentiel aux échanges entre l'Asie et la côte est-américaine. L'administrateur du canal de Panama s'était alors engagé à ne plus émettre de nouvelles restrictions au moins jusqu'en avril-mai, date du début de la saison des pluies.

Cette décision intervenait après des mois de limitations dans les tirants d'eau et les passages quotidiens des navires, notamment ceux de plus de 15 000 EVP (de 36 en temps normal à 24) pour faire face à sa sécheresse aiguë, exacerbée par le phénomène El Niño.

L'Autorité du Canal de Panama, présidée par Ricaurte Vasquez, avait indiqué que si les pluies étaient au rendez-vous, le point de passage centraméricain pourrait retrouver ses habitudes, à savoir 36 passages chaque jour. Les pluies « divines » car inattendues au cours du dernier trimestre de l'année 2023 avaient déjà permis à l'administrateur de relever le seuil initialement prévu de 20 à 24.

Des seuils critiques

Selon l'administrateur, dans les prochaines semaines le phénomène météorologique La Niña, qui se caractérise en Amérique centrale par une augmentation des précipitations, devrait remplacer celui d'El Niño.

« Nos indications font état d'une Niña modérée qui pourrait débuter en avril, puis d'une plus grande intensité aux mois de juillet et août », a précisé le dirigeant.

Les autorités à Panama luttent contre le déficit hydrique depuis plusieurs années mais le changement climatique s'est traduit ces dernières années par une évaporation plus marquée des deux lacs artificiels qui fournissent en eau le système d'écluses, celui d'Alajuela (qui menace la pêche) et du Gatun (trafic maritime), seule source d'eau du pays.

Le système des lacs stocke en effet à la fois l'eau destinée à assurer le bon fonctionnement du canal, à répondre aux besoins de la population dans les districts de Panama, San Miguelito, Arraijan, Chorrera et Colon, à la production électrique et au développement des activités économiques du pays.

Or, pour chaque navire, il faut déverser environ 200 millions de litres d'eau douce dans l'océan. L'année 2023 a été particulièrement critique, deuxième année la plus sèche de l'histoire de l'infrastructure.

Congestion résorbée

Selon le système de notification du canal, au 21 mars, 37 navires attendaient de pouvoir transiter (contre 65 en décembre et 115 en novembre), dont 12 sans réservations pour un temps d'attente moyen de 0,4 jours vers le Nord (contre 23 jours en fin d'année 2023) et de 1,2 jour vers le Sud (contre 16,4 j).

Au cours de l'année fiscale 2023, le canal de Panama a encaissé 3,344 Md$ de recettes provenant du transit des navires et des prestations de services, devises étrangères tout aussi essentielles à l'économie panaméenne (20 % de son budget) qu'elles ne sont vitales à Suez, son équivalent en mer Rouge, pour l'Égypte. Les manques à gagner vont peser sur leur balance des paiements dont les conséquences sont connues pour les populations.

Adeline Descamps

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