Législatives 2024 : "Faire de la France une puissance logistique"

Le souhait d'Olivier Poncelet, délégué général de l'Union TLF, est « d'avoir demain des interlocuteurs qui prennent en considération notre secteur d'activité comme un secteur essentiel ». 

Crédit photo Christophe Barette
À quelques jours des élections législatives en France (1er tour le 30 juin, 2e tour le 7 juillet), l'Union TLF a envoyé un courrier aux principales forces politiques du pays. Objectif, présenter les  secteurs du transport et de la logistique et ses problématiques réglementaires. Le 27 juin lors de l'assemblée générale de l'organisation de transporteurs, nous avons interviewé Olivier Poncelet, son délégué général. 

Olivier Poncelet, l'Union TLF a écrit aux candidats aux élections législatives. Qu'attendez-vous du futur gouvernement, qui dépendra des résultats de ce scrutin national ?

Ce que nous souhaitons, c'est d'avoir demain des interlocuteurs qui prennent en considération nos secteurs d'activité comme des secteurs essentiels, et qui par conséquent travaillent de concert avec les professionnels pour défendre la compétitivité du transport et de la logistique.

Nous attendons que les élus fassent attention aux TPE et PME car certaines sont très fragiles, faisant face à une conjoncture économique difficile et à des investissements considérables à fournir avec la transformation écologique.

Nous appelons les élus à travailler avec nous afin de trouver le chemin pour renforcer notre compétitivité et faire de la France une puissance logistique. Avoir également un discours positif sur des activités professionnelles qui sont injustement traitées dans le débat public, je pense notamment au manque de valorisation de nos métiers et de ce que font nos adhérents en matière de décarbonation.

Le contexte politique pourrait radicalement changer, quelles sont les craintes de votre organisation au soir du 7 juillet ?

L'union TLF est apartisane, nous n'avons pas d'appréciation à porter de ce point de vue. Ce qui est certain, c'est qu'une forme d'incertitude se crée du fait de l'actualité politique, qui impacte l'activité économique. C'est ce que nous remontent nos adhérents, nous sommes face à une forme d'attentisme, dans un contexte où l'activité n'est pas bonne, depuis au moins un an, et alors que la reprise tarde à venir. 

En tant qu'organisation syndicale, vous avez eu des discussions avec les trois blocs en présence, pour schématiser, la gauche, les libéraux et l'extrême droite. Que ressort-il de ces échanges ?

Dans un délai très court, nous avons publié un mémo que nous avons adressé aux candidats, dans lequel nous recensons les trois grands sujets.

  1. Le transport et la logistique représentent 10 % du PIB, 2 millions d'emplois. Chaque année, c'est 200 000 postes à pourvoir. Il faut absolument prendre en compte notre secteur, discuter avec nous sur l'attractivité des métiers afin de répondre au défi du plein-emploi.
  2. Nous devons discuter avec les autorités publiques sur la compétitivité de nos entreprises afin de réindustrialiser le pays, nous ne réindustrialiserons pas le pays sans logistique associée.
  3. Nous devons réussir la transition écologique puisque notre secteur est l'un des plus importants contributeurs d'émissions de gaz à effet de serre.

Au-delà de cette vaste opération de sensibilisation, nous assistions aux débats organisés par le Medef (dont nous sommes adhérents) avec les différents candidats, mais qui ne portaient pas spécifiquement sur notre secteur d'activité.

Comment ressentez-vous l'importance qu'accordent les candidats à la chambre parlementaire au transport routier et à la logistique ?

Malheureusement, nous faisons le constat à beaucoup d'élections que notre secteur n'est pas forcément porté à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres.

Le premier tour arrive dimanche, nous continuerons après de marteler le message. Dès l'installation des nouveaux députés, à nouveau nous adresserons un courrier aux élus afin de leur préciser nos attentes et les enjeux de notre secteur. 

Après des débats sur l'activité de l'Union TLF ainsi que sur les enjeux du transport et de la logistique, les représentants de l'organisation patronale ont pris la pose avec Laura Flessel, ex-ministre des Sports et invitée d'honneur de l'AG, le 27 juin à Paris.
Crédit photo : Christophe Barette


Côté employés du transport et de la logistique, les syndicats CFDT, FO et CFTC ont manifesté devant le ministère des Transports, le 5 juin à Paris. Ils ont rencontré le ministre délégué, Patrice Vergriete, pour lui remettre plusieurs revendications. Certains menacent d'un mouvement social s'ils n'ont pas de réponse.

 

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