La société Eqiom (groupe CRH), spécialisée dans la production de matériaux de construction, dresse un premier bilan favorable de son adhésion à la démarche Fret 21 et indique qu’elle signe pour 3 nouvelles années d’efforts supplémentaires. En 2017, Eqiom a été le premier groupe de matériaux de construction à s’être engagé à cette démarche initiée par l’Ademe et l’AUTF. A l’issue de ce premier cycle de 3 ans, Eqiom a réussi à abaisser de 5 % ses émissions de gaz à effet de serre pour ses activités transport dans ses branches Ciments et Granulats. Soit 2 700 tonnes de CO2 évitées. L’objectif a été atteint à 80 % dans un environnement "pas toujours propice", et marqué par les grèves SNCF, concède la société.
Approvisionnement en Ile-de-France
En 2017, l’industriel s’est engagé à doubler la part de son transport ferroviaire, qui ne représentait alors que 6 % de son volume total transporté. Trois ans plus tard, l’objectif est presque atteint, avec 11 % au global, malgré les grèves de 2018 et 2019. En Île-de-France, le rail est par contre prédominant. "Le rail est vital pour approcher nos matériaux des grandes métropoles, en particulier Paris et en Île-de-France. L'objectif est d'alimenter nos plateformes et terminaux proches de Paris uniquement par le mode rail. Malgré un contexte ferroviaire difficile avec les grèves, nous avons réussi à alimenter 89 % des tonnages par le rail (sur un objectif ambitieux de 90 %). Nous avons également remis sur le rail un flux d'approvisionnement de matière première pour une de nos cimenteries de l'Est", indique-t-on chez Eqiom.
Pour la nouvelle phase avec Fret 21, l’entreprise entend consolider ce socle d'approvisionnement rail pour l’île-de-France, "voire de l'améliorer en réduisant la part route", tout en étudiant "toutes les opportunités pour rebasculer sur le rail certains flux de matières premières". En parallèle, l’industriel veut intensifier le recours à des trains électriques.
Mode routier : mise en place du double fret
Pour le mode routier, l’engagement Fret 21 s’est traduit par la mise en place du double fret pour limiter les retours à vide des marchandises ensachées. En 2019, 72 % des retours s’effectuaient à charge, ce qui a permis d’éviter 9 % d’émissions de CO2. Eqiom a également testé plusieurs modes de propulsion alternatifs au Diesel sur 2018-2019, avec un véhicule GNC, un véhicule Ethanol et 3 véhicules GNL, dont la première citerne pulvérulent GNL à rouler en France.
"Ces véhicules, malgré des retards de livraison, ont permis d’enregistrer une baisse des émissions de 5 %", signale l’entreprise. Sur 2020/2021, le nombre de véhicules verts devrait doubler, avec le test d'autres carburants en collaboration avec des transporteurs régionaux. Ces derniers sont incités à rentrer dans une démarche vertueuse par le biais de challenges et d’incitations (Charte Objectif CO2, Label CO2…). Par ailleurs, Eqiom est également engagé avec l’agence de notation TK Blue pour les émissions de gaz à effet de serre.
Un report fluvial équivalent à 1 800 poids lourds
L’entreprise a également impliqué ses différentes usines pour réduire le tonnage transporté par la route entre les différents sites, ce qui passe par la réduction des distances parcourues et l’utilisation "dès que possible" du rail et du fluvio-maritime. Ces actions ont permis de gagner 10 % d’émissions CO2.
Eqiom a ainsi mené un test qualifié de "concluant" pour le transport de ciment en conteneurs par mode fluvial entre son site de production de Grand-Couronne (76), près de Rouen, vers ses clients franciliens par le biais de la plateforme multimodale de Gennevilliers (92). L’opération, qui s’est déroulée sur 3 semaines à l’automne 2019, a permis de démontrer tout le potentiel du dispositif, qui permettrait un report annuel vers le fluvial de 35 500 tonnes de ciment, soit l’équivalent d’environ 1 800 poids lourds et près de 150 tonnes de CO2 économisées.