Les agriculteurs du Lot-et-Garonne ont quitté ce vendredi 22 novembre à la première heure le port de Bordeaux, qu'ils bloquaient depuis mercredi soir dans le cadre de la mobilisation agricole suivie au niveau national. Selon José Pérez, le coprésident du syndicat de la Coordination rurale, qui s'est entretenu avec le Premier ministre le 20 novembre dans la matinée, Michel Barnier a répondu à leurs revendications concernant des transpositions excessives de textes européens qui pénaliseraient certaines filières.
Toujours selon le porte-parole, Michel Barnier s'est engagé à « regarder, surtransposition par surtransposition, pour revenir à la réglementation européenne », tout en « donnant raison aux agricuteurs »
Les agriculteurs, qui s'étaient engagés à quitter les lieux en cas d'obtention de cet engagement, auraient été sans cela délogés par la force. Ils avaient été prévenus par le préfet de région. « La guerre est loin d'être gagnée mais on ne va pas lâcher. Tout est prêt, on peut leur apporter les dossiers, et dès lundi on appellera le Premier ministre », a néanmoins ajouté José Pérez. Le mouvement attend des preuves dans un délai de 15 jours.
Retour de la revendication contre les importations de céréales
Au-delà, quelque 150 agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs du mouvement CR47 s'étaient positionnés le jeudi 21 novembre pour dénoncer l'importation de céréales étrangères, soumises à des normes différentes de celles en vigueur en France. Une des principales revendications portées dans le cadre de la mobilisation de grande ampleur en début d'année.
La direction du port de Bordeaux, le plus petit des sept grands Ports maritimes métropolitains (6,5 Mt, 900 navires par an), et l’Union maritime et portuaire de Bordeaux (UMPB) avaient réagi par un communiqué diffusé hier dans la journée pour faire part de leur incompréhension. « Bordeaux est un port d'export céréalier au service de la filière agricole régionale » [500 000 t de céréales produites dans le Sud-Ouest transitent par le port, NDLR ]et qu'il « n'importe pas de céréales », rappelant que les seules entrées à Bordeaux concernent les graines oléagineuses solides utilisées pour la trituration, et uniquement en complément de la production locale.
« Situé le long de l’estuaire de la Gironde, le port assure un débouché naturel pour les productions locales de céréales 100 % non OGM : maïs, blé, orge et sorgho exportées depuis les silos et les quais du terminal de Bassens », indique le communiqué. Ces trafics génèrent plus de 8 000 emplois directs et travaillent chaque jour au sein de ZIP, du transport aux entreprises de stockage et de manutention, rappellent les deux signataires.
Adeline Descamps