La forte hausse du péage pour les poids-lourds en Allemagne, à compter du 1er décembre, provoque de vives résistances dans le pays. Mais de rares acteurs saluent cette mesure votée fin octobre par le Bundestag, le parlement allemand. Notamment la fédération die Güterbahnen, qui représente acteurs et clients du fret ferroviaire et qui y voit "la possibilité d’une nouvelle ère" pour le secteur. "Le nouveau péage pour les poids-lourds est l’élément le plus important de la politique de transfert modal promise depuis des années par les gouvernements allemands, et sans cesse repoussée, se félicite l’association dans un communiqué. En effet, 40 % des recettes supplémentaires seront affectées à des travaux sur l’infrastructure ferroviaire, en mauvais état. C’est un signal économique fort adressé aux chargeurs. Le rail plutôt que la route et les modes de transport respectueux du climat plutôt que le diesel. Les chemins de fer sont prêts à transporter plus."
Le succès dépendra de l’emploi fait des fonds supplémentaires
La fédération renvoie au cas suisse, qui a massivement développé le fret ferroviaire grâce à sa politique de soutien et de sanctions mise en place en 2001. Sur l’axe Nord-Sud, le ferroviaire y représente 75 % des marchandises transportées, là où en Allemagne, la part du rail doit passer de 20 % aujourd’hui à 25 % en 2030.
Mais pour la fédération, le succès dépendra de l’emploi qui sera fait des fonds supplémentaires générés par le nouveau péage poids-lourds "afin d’améliorer l’offre de transport pour les entreprises", insiste die Güterbahnen qui réclame l’extension du péage à l’ensemble du réseau routier. La Maut (nom du péage allemand) est aujourd’hui limitée aux autoroutes et aux principales routes nationales du pays.