Ecouter les témoignages et les retours d'expériences aide à trouver des pistes. La Métropole du Grand Paris a pour ce faire organisé un webinaire autour de la logistique urbaine le 9 février. Il faut notamment penser au mode fluvial pour le transport de marchandises en matière de logistique urbaine. C’est le propos d’Antoine Berbain, directeur général de Haropa - Ports de Paris. Il donne plusieurs exemples qui ont fait leur preuves. Parmi eux, celui de l’armateur Sogestran qui propose une solution d’autodéchargement de tout type de marchandise, sauf pour le vrac, sur les quais urbains existants grâce à sa barge Zulu.
Autre exemple, une déchetterie fluviale Suez en est à sa deuxième expérimentation à Paris : 19 tonnes de déchets ont ainsi pu être évacuées entre le port de Tolbiac et Gennevilliers pour y être recyclées, et autant de camions évités. Une expérimentation qui a démontré son efficacité au bout de deux ans.
Une appétence pour le fluvial
Pour Dominique Ritz, directeur territorial de Voies navigables de France (VNF) Bassin de Seine, l’usage final reste mal connu. Il faut identifier ce qu’est le fluvial pour le transport de marchandises, comment il s’intègre dans cette logistique pour qu’elle aille dans le sens de moins de poids lourds et plus de véhicules légers, tout en respectant la place du vélo.
Le fluvial peut apporter beaucoup en la matière. Il constate qu'une grande appétence pour le fluvial se dessine clairement en France. Paris a été en avance sur ce point avec Franprix. "Le Grand Paris a un gros potentiel. 13 000 bateaux ont circulé en 2020, ce qui représente plus de 8 000 km de poids lourds mis bout à bout ainsi évités, tout comme 8 000 tonnes de CO2, rien que sur Paris. Il faut y aller", positive Dominique Ritz.
Sensibiliser les consommateurs aux enjeux
Un Challenge Consomm’acteur a également été lancé par la Métropole du Grand Paris pour sensibiliser les consommateurs aux enjeux logistiques : réduire les kilomètres parcourus, consommer moins de produits suremballés, modifier ses expériences de livraison, réduire ses achats de produits neufs. Il était important de disposer d’éléments quantitatifs et de retour de vécu auprès des acteurs concernés, connaître les attentes et besoins pour se projeter dans le Pacte 2.
Les territoires aussi ont joué le jeu, à l'occasion d'une enquête menée auprès des collectivités de la métropole. Six établissements public territoriaux (EPT) et 22 % des communes se sont investis, ce qui est satisfaisant et montre l’intérêt pour ce sujet. En termes de retours, les problèmes les plus cités sont une perception de congestion par rapport aux livraisons. Les EPT citent les conflits liés au stationnement sur l’espace public et les horaires d’accès. Pour les communes ce sont davantage les nuisances sonores et la pollution qui sont incriminées. Les moyens, en matière de personnel, sont toujours insuffisants, rarement plus de 10 à 20 personnes. Et il existe rarement un service dédié.
Un nouveau modèle, plus durable
Ce qui ressort à l’unanimité est une attente en matière d’accompagnement sur la transition énergétique pour un nouveau modèle, plus durable en matière de mobilité des marchandises. "On a eu pu avoir la complémentarité des acteurs. Cela montre que c’est un sujet complexe, que les choses sont en train de se stucturer. 18 mois pleins pour trouver un point de bascule vont permettre de lancer des ateliers pour faire un point d’étape. Nous sommes dans la construction, en attente d’une feuille de route du Pacte 2", a conclu Jean-Michel Genestier, maire du Raincy et conseiller métropolitain délégué à la logistique métropolitaine.
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