Difficile d’y échapper ! Les messages promotionnels liées au Black Friday et du Cyber Monday ont envahi nos boîtes mail les dernières semaines de novembre. Pendant ces quatre jours de soldes, les sites marchands dont font partie Amazon, Cdiscount, Booking.com, Fnac et Veepee (ex-Vente-privée), les cinq leaders du marché, ont pu récolter 1,7 milliard d’euros d’achats selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). Ces ventes cumulées à celles de Noël pourraient représenter 20 % du chiffre d’affaires de l’année du e-commerce. Soit 20 milliards d’euros contre 18,3 milliards en 2018. À cette période, les deux tiers des consonautes ont effectué tout ou partie de leurs achats de fin d’année sur le Web.
Plus de pression sur les transporteurs
Bien sûr, les expressistes, messagers et autres acteurs du dernier kilomètre, ainsi que les transporteurs chargés de livrer les plateformes de distribution ont anticipé avec leurs clients ces semaines de surchauffe. Se pose néanmoins la question de la grève illimitée qui va jouer les trouble-fête. "Ce mouvement va avoir des répercussions sur les conditions de circulation car ceux qui travaillent voudront se déplacer en voiture", soulève Augustin Gueldry, consultant en logistique chez Colicoach, un cabinet de conseil en transport et logistique. Autre conséquence de cette grève, les consommateurs se sont concentrés sur leurs problèmes du quotidien et ont reporté leurs achats de Noël. "Ce report vaugmente davantage la pression sur les transporteurs, qui devront peut-être composer aussi avec les phénomènes climatiques", prévient le consultant. Nombre d’entre eux ont anticipé cette période de surchauffe en collaboration avec leurs donneurs d’ordres.
Travailler ensemble
Comme les prévisions d’activité changent d’une année sur l’autre en termes de volumétrie et d’intensité, il est indispensable d’affiner les prévisions des pics d’activité. "Chez les chargeurs, ce travail s’effectue avec des données froides, typiquement l’historique des ventes qu’ils enrichissent avec des données chaudes délivrées par des solutions en temps réel", rapporte Gilles Béchet, directeur Opérations et Supply Chain chez Bartle, cabinet de conseil qui accompagne les entreprises dans leurs démarches de transformation. Ces solutions informatiques donnent des tendances en se basant sur l’analyse des premiers jours de vente.
De leur côté, les transporteurs ont aussi intérêt à utiliser des outils intégrés à leur progiciel de gestion des transports (TMS) pour planifier leur activité sur la base des prévisions de vente ou de leur historique des ventes. Avec ces solutions, il est possible de planifier l’activité transport à différents horizons afin de réserver des capacités de transport. Pour affiner ces prévisions, les transporteurs ont d’ailleurs intérêt à travailler en collaboration avec leurs clients chargeurs pour partager leurs propres prévisions de besoins transport, établies grâce à leur processus et des outils de planification stratégique comme le plan industriel et commercial (PIC) pour les prévisions à long terme.
S’assurer d’avoir suffisamment de conducteurs
Il ne suffit pas de disposer des bons outils informatiques pour faire face à la surchauffe. Une des données clés est de disposer d’un nombre de conducteurs suffisants dans un contexte de compétition entre transporteurs pour attirer les meilleurs candidats ou sous-traitants. "Pour fidéliser les conducteurs, il faut veiller à leurs conditions de rémunération, améliorer leurs conditions de travail en mettant à leur disposition des véhicules et des équipements performants. Il faut envisager l’atmosphère de travail au sens large", recommande de son côté Augustin Gueldry. Les pénuries d’emploi ne concernent pas seulement les conducteurs.
> Lire l'intégralité de l'enquête (accès réservé) dans L'Offciel des Transporteurs n° 2999 du 6 décembre.