Tollé dans l’industrie agroalimentaire, le surgelé, la pêche… En pleine crise d’épidémie de coronavirus, à un moment où le gouvernement fait appel aux bonnes volontés, au civisme, pour contrer l’épidémie de coronavirus, l’annonce de STEF a jeté un froid. Le groupe de transport et de logistique qui achemine et stocke près de "50 % des produits alimentaires consommés en France", a annoncé le 23 mars dans un message à ses clients une hausse de 8,5 % de ses tarifs pour faire face aux conséquences de la pandémie sur son organisation du travail. Cette mesure, qui était rétroactive au premier jour de confinement en France, a été retirée le 26 mars, suite à la levée de boucliers des professionnels. Une mesure qualifiée d’indécente, par Olivier Le Nézet, président du comité des pêches de Bretagne, sur les ondes de RTL.
Des mesures supplémentaires
Très vite, le député de la Vendée, Philippe Latombe, a lui aussi dénoncé l’attitude de STEF et attiré l’attention du ministre de l’Economie. "En ces moments difficiles, il est important d’être unis et d’autres grands groupes ont su marquer leur solidarité. Il est infiniment regrettable qu’un groupe qui exerce un quasi-monopole dans son secteur d’activité et dont la situation financière est confortable ne fasse pas preuve de plus de solidarité avec ses clients, mais, bien au contraire, selon une vision court-termiste, contribue à fragiliser encore plus leur situation." Une taxe d’autant plus mal venue que le groupe annonçait un bénéfice record de 100 M€ lors de l’exercice 2019.
Le groupe STEF, qui réclame la "reconnaissance d’Opérateur d’Importance Vitale dans la chaîne logistique alimentaire", a pris des mesures supplémentaires de prévention face aux problématiques sanitaires posées par le Covid-19 : assainissement et nettoyage renforcés des camions et des sites, distance minimale de sécurité, rappel des gestes barrière et procédures simplifiées.
Un pic d’activité la première semaine
Sollicitée, Valérie Lasserre, déléguée générale de la Chaîne Logistique du Froid, a refusé de commenter la relation commerciale qu’entretient STEF avec ses clients, préférant expliquer les problématiques de la profession dans son ensemble : "Après le coup d’arrêt de la restauration hors domicile, nous avons enregistré un pic d’activité la première semaine de confinement en raison des ménages qui constituaient des stocks dans les grandes et moyennes surfaces. Les choses se stabilisent au bout de dix jours. Certains secteurs souffrent fortement, comme la pêche suite à la décision d’interdire les marchés. Nous veillons à faire en sorte qu’il n’y ait pas de rupture, nos équipes travaillent. Mais nos clients sont confrontés, parfois, à des ruptures d’approvisionnement de matières premières, de matériels".