Solutrans 2023 : Anticiper et construire le financement d’un camion zéro émission

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Solutrans Conférence Financement Camion zéro émission

Lors de la conférence introductive sur le financement du camion zéro-émission, Sabine Brugère (aux côtés d’Alexandre Pénicot et Patrice Jouannais) a rappelé qu’en matière d’assurances, « il est important d’anticiper en amont de l’achat, d’autant que les assureurs ont encore peu de recul sur l’électrique, en particulier sur la durée des batteries et la valeur résiduelle du camion ».

Crédit photo Florence Roux
Avec un coût trois fois plus élevé que le diesel, une durée de vie encore incertaine de ses batteries, le « camion zéro émission », électrique pour l’instant, appelle-t-il des modes de financement nouveaux ? Telle était la question que lançait une série de trois conférences à Solutrans. Réponse à construire entre les transporteurs, les constructeurs, les loueurs et les banques… En anticipant.

À l’heure de la transition, comment financer l’achat d’un camion zéro émission, un poids lourd électrique coûtant 2,5 à 3 fois plus cher qu’un diesel ? D’abord - les organismes financiers le recommandent, il s’agit de prendre en compte un recours aux subventions nationales ou régionales, au suramortissement de 20 à 60 % ou au bonus écologique de 50 000 euros pour l’achat d’un poids lourd électrique (ce dernier dispositif ayant des chances d’être reconduit en 2024).

Mieux anticiper le financement

« Il ne faut pas oublier les aides de la BPI et de la banque des territoires, complète Olga Alexandrova, directrice chargée du transport routier de marchandises à TLF. Dans tous les cas, les aides doivent s’intégrer dans un projet de financement en amont de l’achat ». Pour Alexandre Penicot, chef de département commerce trucks & bus, de Volkswagen Financial Services, « au contraire d’un véhicule diesel, où le transporteur maîtrise ses coûts et sa chaîne de valeur, l’achat en électrique comporte plus d’inconnu… Il est essentiel de réfléchir d’emblée au financement, dans une logique d’usage plus que d’acquisition ».

« Le financement peut être envisagé lors de la configuration du véhicule, en particulier en termes de batteries », ajoute Patrice Jouannais, manager des ventes chez Renault Trucks Financial Services. Après deux ans de commercialisation de porteurs électriques, le responsable observe que « le comportement des acheteurs a changé, coût oblige. En électrique, le client opte majoritairement pour la location, alors que le crédit-bail reste très prioritaire dans le diesel ou le B100 ». Il souligne en outre que « le contrat de location peut inclure la batterie, de l’entretien, de l'assurance ».

La location s’impose

Olga Alexandrova suggère que « les loueurs peuvent être des conseillers impartiaux des marques avec lesquelles ils travaillent. Tandis que la location lisse le coût d’un véhicule pour un transporteur, lui permettant de tester une motorisation ». Philippe Quilliet, directeur général de Daimler Truck Financial Services France, parle de possibilité d’entrer dans l’usage, avec moins de risques : « le client va expérimenter une ou plusieurs technologies, éventuellement avec des services ».

Si elle estime qu’il est encore tôt pour dire quelle offre -location ou crédit-bail- est plus adaptée à l’électrique, Laurence Eluère, directrice commerciale et développement chez Scania Finance, se positionne dans l’accompagnement : « Nous découvrons encore une nouvelle réalité aux côtés du client, pointe-t-elle. Nous sommes ainsi attentifs à l’obtention et à l’intégration d’aides, ou au type d’accord que le transporteur noue avec le chargeur, qui doit aussi s’engager dans la transition ».

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