Tout d’abord, pourriez-vous nous en dire plus sur le programme Mixenn ?
Noémie Rousseau : Ce programme régional existe depuis trois ans. Soutenu par la région Bretagne et l’Ademe, il vise à accélérer la transition énergétique du transport de marchandises en Bretagne, en informant les chargeurs et transporteurs sur les solutions alternatives au diesel et en organisant des temps collectifs pour partager les retours d’expériences et faire émerger des solutions concrètes adaptées au territoire breton. Dans une logique de sobriété énergétique, nous abordons également les questions liées à l’optimisation logistique, à la mutualisation et au report modal vers le ferroviaire et le maritime. Ce programme est reconduit pour trois ans, pour la période 2024-2026. L’année prochaine, Bretagne Supply Chain en sera le seul animateur et pilote. Afin d’aller au contact des acteurs et faire remonter les besoins des entreprises pour déployer des actions adaptées aux différents territoires, nous avons organisé cette première étape du Mixenn Tour.
Quel était le programme de cette matinée ?
N.R. : Lors de la plénière, plusieurs projets de transition énergétique et de sobriété énergétique en œuvre sur le territoire ont été présentés sous forme de pitch. À cette occasion, nous avons parlé de bioGNV avec GRDF et l’entreprise Guyot, d’hydrogène pour les engins de manutention et la mobilité lourde avec l’intervention d’EHM (solution de rétrofit de véhicules lourds), de mutualisation et de report modal avec l’entreprise McBride (fabrication d'aérosols) qui mutualise ses expéditions de lots depuis la Bretagne vers les entrepôts de la grande distribution via le GIE Chargeurs Pointe de Bretagne et opte pour le fret ferroviaire pour ses flux vers la Belgique en partenariat avec Lahaye Global Logistics. Christophe Brière de La Hosseraye (Velic Cionsulting) est venu, quant à lui, parler de transport maritime à propulsion vélique.
Caroline Bader : Puis deux ateliers simultanés ont été organisés, l’un qui a permis d’identifier des projets pouvant être mis en place sur le territoire pour accélérer la transition énergétique et établir un plan d’actions et le second sur l’optimisation des flux logistiques en partageant des « aberrations » afin de trouver des pistes de solutions collectives. Parmi les exemples évoqués : des sacs de sable en provenance de l’île des Glénans sont envoyés par bateau à Saint-Nazaire (44) avant d’être acheminés en camion jusqu’au port du Corniguel à Quimper (29).
Qu’en est-il ressorti et quels besoins ont été exprimés, notamment du côté des transporteurs ?
N. R. : Une centaine de personnes (transporteurs, énergéticiens, constructeurs, chargeurs...) ont participé. Un réel besoin de dialogue et de discussion s’est fait sentir. Il y a aussi le besoin d’informations et de collaboration pour travailler ensemble sur le développement des énergies sur le territoire, mutualiser, coopérer...
C. B. : S’agissant de l’optimisation des flux, il faut aussi une compréhension globale de toute la chaine (clients, commerciaux...). Concernant la mutualisation, ces entreprises ont également exprimé le besoin de mieux se connaître.
Sur quoi va donc déboucher cet événement ?
N. R. : Cette première étape du Mixenn Tour était le point de départ de travaux à mener. À présent, nous allons voir quelles actions seront déployées. En 2024, trois nouvelles étapes sur d’autres territoires bretons sont prévues mais rien n’est formalisé à ce jour.