L’arrivée de nouveaux fournisseurs de carburants bas carbone est une bonne nouvelle. Elle est censée apporter plus de concurrence, synonyme de meilleurs prix et services, de la part de nouveaux acteurs soucieux de se démarquer. En 2021, Bolloré Energy, l’unité d’affaires du groupe Bolloré spécialisée dans la distribution de produits pétroliers, a lancé une nouvelle gamme de carburants bas carbone. « Elle s’adresse aux transporteurs routiers en particulier », affirme Florian Mohand, son directeur de la transition énergétique.
Cette gamme se compose de deux carburants : Koolza 100, un biocarburant B100, obtenu à partir d’huile de colza transformée, et Izipure, un carburant de synthèse HVO, issu d’huiles usagées hydrogénées (huiles de cuisson, graisses animales…). Compatible avec toutes les motorisations jusqu’à Euro 5, puis selon les constructeurs, « le Koolza 100 réduit jusqu’à 60 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) et 80 % les émissions de particules fines. Il est produit à Verdun, dans l’usine de Valtris Champlor, avec du colza certifié durable, collecté en France », détaille Florian Mohand. Le Koolza 100 est classé Crit’Air 1 pour les véhicules B100 exclusif. Quant au HVO Izipure, il est produit par le groupe finlandais Neste à la tête, notamment, d’une usine à Rotterdam. « L’Izipure réduit les émissions de GES d’au moins 85 % et de 30 % les émissions de particules fines. Il est miscible avec le gazole et compatible avec toutes les motorisations diesel. L’Izipure ne nécessite donc aucun investissement et permet de s’engager, immédiatement, dans une démarche de décarbonation. »
Le Koolza 100 est proposé à iso-prix avec le gazole mais, à l’instar de tous les B100, il provoque une surconsommation de 3 à 8 %, en fonction des véhicules. À l’inverse, la consommation avec Izipure est identique à celle du diesel. Son coût est en revanche supérieur de 8 à 15 centimes le litre par rapport à ce dernier. « Selon les usages, le Koolza 100 et l’Izipure peuvent être utilisés en zone urbaine, sur des trajets périurbains et régionaux, sur moyenne et longue distances. Le transporteur bénéficie de prix fixes sur la durée des contrats. Des accompagnements et des aides lui sont proposés pour faciliter sa transition vers nos carburants. Ces mesures couvrent, par exemple, le financement de cuves et le rétrofit de véhicules », valorise Florian Mohand. Un package dont ont bénéficié les Transports Pihen. Ce dernier vient de signer un contrat de trois ans avec Bolloré Energy pour la livraison d’une cuve et de 7 200 m3 d’Izipure sur ses agences de Roanne (42) et de Rémy, près de Compiègne (60).
Un réseau qui livre déjà 300M m3 de carburants et combustibles par an
Pour distribuer ses carburants bas carbone, Bolloré Energy s’appuie sur un réseau « qui livre déjà trois millions de mètres cubes de carburants et de combustibles par an, à 600 000 clients professionnels et particuliers », précise le responsable. Ce réseau est organisé autour de dépôts principaux, détenus en propre, à Mulhouse, Clermont-Ferrand, Chasseneuil-en-Poitou, Strasbourg, Caen, Petit-Couronne (Rouen) et à La Rochelle, couplés à une vingtaine de dépôts secondaires (propriété de Bolloré Energy ou de partenaires, dans lesquels le négociant a parfois des participations). Enfin, 110 agences intégrées, avec des petits dépôts de proximité, assurent la distribution fine. Mobilisant 600 personnes, l’ensemble totalise une capacité de stockage d’1,2 million de mètres cubes. Il est irrigué par une flotte propre de 300 véhicules, en plus de transporteurs qui y interviennent en sous-traitance. D’ici à la fin de l’année, Bolloré Energy annonce le lancement d’une plateforme consacrée aux carburants bas carbone. Elle répertoriera, notamment, les initiatives et aides régionales pour aider les transporteurs à mener leur transition énergétique.