Les différents intervenants ont coïncidé sur un point. Les obstacles à une « féminisation » accrue de la conduite coïncident avec ceux qui bloquent le recrutement des hommes : l’insécurité, liée à l’insuffisance et au manque de confort des aires de repos ; l’inadaptation du système de formation professionnelle ; et l’absence de visibilité ainsi que la mauvaise image de la profession. « Il faut changer la perception de la profession par la société » a expliqué Virginia Muñoz, directeur général de Transportes Muñoz del Río, une entreprise de transport de Valladolid, et présidente de l’association professionnelle provinciale ASETRA Valladolid, lors de la première table ronde. « Il y a une méconnaissance absolue de la profession ».
Question d’attractivité
Outre un effort accru de communication, les solutions reposent sur l’amélioration de l’attractivité du métier. Ovidio de la Roza, président de la Confédération espagnole du transport de marchandises (CETM), la principale association professionnelle du TRM espagnol, a estimé qu’il fallait « créer les meilleures conditions de travail possibles pour les hommes comme pour les femmes ». Il a rappelé les réformes récentes, notamment l’interdiction du chargement et du déchargement des marchandises par les conducteurs, « encore plus dur pour les femmes ». Selon Ramon Valdivia, vice-président exécutif de l’Association du transport routier international (ASTIC), il faut promouvoir la formation professionnelle en alternance, peu développée en Espagne.
Reste un problème « très compliqué » selon plusieurs intervenants : la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. « C’est dans un domaine dans lequel nous devons nous impliquer davantage car le reste avance, lentement mais sûrement » a affirmé Carmelo Gonzalez, président du Comité national du transport routier (CNTC), qui rassemble les organisations représentatives de la profession.