Près de 500 jours avant le coup d’envoi des Jeux olympiques de Paris (JOP), une réunion de travail consacrée à la logistique du quotidien pendant les Jeux s’est déroulée avec des acteurs publics et privés, sous l’égide de la Métropole du Grand Paris et avec l’appui d’InTerLUD, soutenue par le Gouvernement et le Club logistique en Or. La question : comment maintenir les services existants et ceux générés par les flux des JO ? Car plus de 15 millions de visiteurs sont attendus l’été prochain. « La réunion de mars a permis de retrouver tous les acteurs du froid, de l’hyper froid, de l’habillement, de la brasserie, de l’hôtellerie, des TP… Tous ces secteurs ont des contraintes différentes et les solutions qui valent pour les uns ne valent pas forcément pour les autres », précise Jean-Michel Genestier, maire du Raincy (93) et conseiller délégué à la logistique métropolitaine du Grand Paris. Dès 2019, l’Union TLF avait lancé une démarche collective de réflexion par l’intermédiaire du Club logistique en Or. 46 organisations y ont participé et il en a émané 53 propositions. « Nous les avons portées auprès du Comité d’organisation des JO et nous avons présenté notre démarche au Comité international olympique, qui a souligné son caractère innovant », pointe Jérôme Douy, directeur délégué aux pôles multimodal, développement durable et logistique urbaine de l’Union TLF. Le Club logistique en Or participe au groupe de travail, qui doit rendre de premières propositions en juin, avant une seconde phase de commission en octobre.
185 kilomètres de voies seront bloquées et réservées aux véhicules accrédités pour transporter les sportifs, délégations officielles, véhicules de secours, etc. Des périmètres de sécurité et de circulation restreints seront également mis en place autour des sites olympiques. Autant de perspectives qui peuvent inquiéter les transporteurs et logisticiens. « Ce que l’on souhaite, c’est faire rouler tout le monde. Pendant la période des JOP, on doit avoir la certitude de mettre en place une organisation la plus efficace possible pour les logisticiens. La Métropole se propose ensuite d’être le relais pour que les maires puissent informer la population. Il faut que les JO embarquent tout le monde », ajoute Jean-Michel Genestier. Au sein des groupes de travail, sont donc menées des réflexions sur la circulation, sur les autorisations temporaires pour livrer dans les zones sanctuarisées, les livraisons de nuit, le report de certaines activités, la mutualisation des livraisons, etc.
Expérimenter l’après-JO
De nombreuses idées sont sur la table. « Un troisième opus de travail doit aussi permettre de faire remonter les freins et inquiétudes des professionnels, ajoute Jérôme Douy. La question de la formation va se poser car il est probable que les entreprises aient besoin d’emplois supplémentaires. Il faudra donc qu’il y ait une réflexion sur les besoins de recrutement pour lancer, d’ici juin ou septembre, les formations nécessaires. » Il est aussi nécessaire de préparer l’après-JO. Car l’organisation de la logistique de l’été 2024 s’inscrit déjà dans le cadre du pacte logistique métropolitain. « C’est une contrainte que j’ai imposée pour présider ces réunions de travail : que l’on tire les bénéfices des expérimentations pour l’après-JO », pointe l’élu. Les JOP vont être une vitrine de solutions fluviales innovantes. Des appels à projets sont en cours pour soutenir des démarches nouvelles et décarbonées de desserte du dernier kilomètre. Le fret fluvial va, par exemple, être utilisé pour préparer les Jeux (évacuation des déblais, approvisionnement des chantiers, transports des gradins…).