Au cours d’une conférence tenue le 30 mars à la SITL, le groupe Ceva Logistics, l’énergéticien Engie et le gestionnaire d’autoroutes Sanef sont revenus sur le lancement de leur alliance ECTN (European Clean Transport Network) officialisée début mars. « Ce programme est partie d’un constat : celui que les véhicules du futur seront majoritairement électriques, que ce soit par batteries, ou pile à combustible à hydrogène. Et les camions ont besoin d’une infrastructure de recharge spécifique le long de leur transport sur de longues distances », indique Luc Nadal, directeur Europe de Ceva Logistics. Avant de souligner : « Ce réseau ouvert à tous les véhicules sera complémentaire des installations implantées chez les chargeurs et les transporteurs ».
L’ECTN prévoit de déployer une soixantaine de terminaux de recharge en France et 320 dans toute l’Europe, chacun pouvant prendre en charge 80 poids lourds en parallèle. Les terminaux pourront abriter toute sorte d’énergies renouvelables selon les sources disponibles localement. « Si en France, le mix est constitué davantage d’électricité et d’hydrogène sur les terminaux, ce ne sera pas forcément le cas de celui dans les pays de l’Europe de l’Est où le biogaz est davantage présent », explique Frank Lacroix, directeur général adjoint d’Engie, en charge des solutions Energie.
Premiers tests à l’automne 2023
Une première expérimentation est prévue dès le troisième trimestre 2023, qui va mobiliser une vingtaine de camions sur un trajet entre le Nord et le Sud-Est de la France pour une durée initiale de deux ans. Ces essais vont ainsi permettre d’étudier la faisabilité du projet avec une preuve de concept, et ainsi d’évaluer les coûts et le dimensionnement des stations. « L’ECTN va servir d’amorceur de la décarbonation du TRM, et nous sommes tout à fait enclins à accueillir d’autres partenaires une fois que la preuve de concept sera achevée : chargeurs, constructeurs, etc. », indique Luc Nadal. Avant de souligner : « Le plus dur sera de convaincre les pouvoirs publics de l’intérêt de ce projet, dans le but d’accélérer le mouvement ».
Étant donné l’échelle européenne du projet, des partenaires européens sont déjà envisagés, comme le précise Arnaud Quemard, directeur général de Sanef : « Nous aurons besoin de relais en Europe, que ce soit au niveau des énergéticiens comme des concessionnaires d’autoroutes ». Sachant que le projet de loi européen AFIR (Alternative Fuel Infrastructure Regulation) est en cours de discussion à Bruxelles, ce projet ECTN devrait être suivi d’un œil attentif.