Face à la digitalisation, les transporteurs participant du Club de l’OT ont partagé leur état d’avancement sur le sujet. Si tous ont bien engagé une dématérialisation de leurs process, le rythme diffère selon l’appétence de chaque transporteur. Néanmoins, certains volets comme la lettre de voiture électronique (e-CMR), le suivi des commandes, la facturation, ou la planification de la flotte ou des ressources humaines sont bien avancés. Des entreprises spécialisées dans le transport alimentaire ou encore dans la messagerie-palettes ont pris le parti de développer leurs propres solutions. « Nous avons fait le choix d’avoir des équipes en interne en raison de notre spécificité de métier. Nous avons développé notre propre logiciel TMS à l’aide d’une équipe d’une vingtaine de collaborateurs. Nous avons également mis au point une application en interne pour nos conducteurs. En 2024, nous souhaitons améliorer nos solutions et développer de nouveaux systèmes d’information », indique un spécialiste dans le transport de frais. Un autre acteur du TRM a même lancé une solution en ligne, permettant au transporteur de commercialiser l’espace disponible dans son camion. « Grâce à notre solution, le transporteur peut ainsi être amené à retrouver de la valeur, en s’émancipant des commissionnaires de transport et des grands comptes qui tirent le prix vers le bas », indique un transporteur.
Former pour mieux déployer
Pour la majorité des transporteurs présents, le frein n’est pas uniquement technologique, mais également social. « Pour une digitalisation efficace, la clé, c’est l’adhésion des collaborateurs. Et cela passe par la formation et les actions de sensibilisation », indique un transporteur spécialisé dans les citernes et les matières dangereuses. De l’aveu d’un autre expert du transport de marchandises générales, dangereuses et de vrac, « les anciens sont plutôt enthousiastes malgré leur relative méconnaissance, tandis que les jeunes le sont moins de peur d’être tracés lors de leur activité ».