Le pétrolier grec Sounion, qui appartient à la société grecque Delta Tankers, a dû être abandonné par son équipage après avoir été touché par une série de tirs de projectiles à l'ouest du port de Hodeïda, a rapporté ce vendredi 23 août l'United Kingdom Maritime Trade Operations, l'agence de sécurité maritime britannique sous la tutelle de la Royal Navy.
Suite à une panne de propulsion, le commandement du navire hissant pavillon grec a sollicité l'assistance de la mission de l'Union européenne en mer Rouge (Eunavfor) Aspides. Une frégate française a été dépêchée sur les lieux et selon son commandement, elle était en phase d'approche du pétrolier à la dérive lorsqu'elle a intercepté une attaque. Un drone sans pilote lourdement chargé d'explosifs a été « neutralisé » par la marine française, a fait valoir l'Eunavfor.
Le tanker a en réalité fait l'objet d'attaques répétées. Dans un premier temps, les rapports n'ont signalé que des dommages mineurs, mais ensuite le navire a été notifié comme à la dérive. L'incendie dans la salle des machines a été maîtrisé mais le navire a été contraint de jeter l'ancre entre le Yémen et l'Érythrée après avoir pris l'eau.
Risque de navigation
La mission de l'Union européenne en mer Rouge avait indiqué le 22 août avoir évacué l'équipage du pétrolier (nombre divergent selon les sources) en mettant en garde contre le risque environnemental et le danger de navigation posé par le navire chargé de 150 000 tonnes de brut
« Des plans sont en place pour déplacer le navire vers une destination plus sûre où une évaluation complète pourra être entreprise », a indiqué de son côté Delta Tankers. La compagnie n'avait pas demandé la protection de l'UE pour son passage. Pourtant, deux autres pétroliers exploités par Delta ont déjà été visés par les Houthis qui l'ont justifié par le fait que les pétroliers faisaient escale en Israël.
Adeline Descamps