DFDS confirme son implantation à Sète, où ses navires escalent depuis près de trois ans, reliant le port par trois navettes hebdomadaires avec Yalova, en bordure de la mer de Marmara en Turquie. L’armement danois, surtout implanté en Europe du Nord, a annoncé le 4 avril le lancement d’une nouvelle ligne ferroviaire entre Sète et Cologne, avec deux allers-retours hebdomadaires dans un premier temps mais envisageant ensuite une troisième navette.
Cette nouvelle liaison ferroviaire, qui s’adresse surtout aux remorques non accompagnées, est lancée en partenariat avec l’opérateur multimodal allemand PrimeRail. Les deux entreprises sont déjà partenaires pour l’exploitation de trains au départ de Trieste, en continuité du transport maritime effectué par DFDS entre plusieurs ports turcs et le port italien. Ces trains relient Trieste à Cologne, mais aussi à la Bavière, au Luxembourg, à l’Autriche et à la République tchèque.
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Itinéraire alternatif
Les trains mis en service entre Sète et Cologne entrent surtout dans le cadre du partenariat entre DFDS et Ekol Logistics. Le chargeur turc avait affrété, à partir de 2015, deux navires pour transporter ses remorques de Turquie jusqu’à Sète, avant de renoncer à exploiter ses navires en propre pour confier la partie maritime à DFDS, qui s’était alors implanté à Sète.
La navette ferroviaire n’est cependant pas réservée au fret en provenance de Turquie par la mer puisque, précise DFDS, il s’agit à la fois d’offrir aux clients « un itinéraire alternatif de la Turquie à Cologne » et de proposer « une nouvelle ligne continentale pour les entreprises d’Espagne et de France. »
La compagnie de ferries vise à relier ses activités méditerranéennes aux lignes qu’il exploite plus au nord, en particulier dans le transmanche. Elle a aussi l’intention d’utiliser prochainement le ferroviaire entre Sète et Calais, afin de proposer à ses clients une solution de transport multimodal intégrée entre la Turquie et l’Angleterre.
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40 000 remorques ferroviaires en 2025
Alors que le port transmanche, en tant que tête de pont français vers le Royaume Uni, est déjà desservi par plusieurs autoroutes ferroviaires, ce n’est pas le cas du port languedocien, quu a cependant des ambitions dans le rail. Suite à un appel d’offres, il a confié en janvier dernier à Viia, filiale de la SNCF, l’exploitation de sa nouvelle plateforme ferroviaire dont la construction va démarrer prochainement pour une mise en service début 2023.
L’objectif de la nouvelle infrastructure est d’accélérer le passage des remorques du navire au train, avec une voie dédiée au chargement et déchargement horizontal des remorques via le système Lohr et trois dédiées au chargement vertical de caisses mobiles et remorques préhensibles. Sète vise ainsi les 40 000 remorques ferroviaires en 2025. La nouvelle plateforme permettra de faire monter en puissance l’autoroute ferroviaire Sète-Calais, pour laquelle Viia a aussi remporté en janvier dernier l’appel d’offres lancé par le gouvernement.
Étienne Berrier