Les données de surveillance, de déclaration et de vérification (MRV) de l'Union européenne concernant les émissions européennes de CO2 du transport maritime pour l'année 2022 sont désormais toutes connues.
Le règlement MRV de l'UE impose à tous les navires de plus de 5 000 GT de collecter et de communiquer les données relatives aux émissions de CO2 émises à destination et en provenance des ports de l'UE et de l'Espace économique européen (EEE).
Il doit notamment servir de cadre à l'intégration du transport maritime dans le système d'échange de quotas d'émission de l'UE (ETS ou SCEQE) à partir du 1er janvier 2024.
Les émissions flambent chez les méthaniers
Les émissions totales de l'industrie maritime applicables au SCEQE se sont élevés à 83,4 Mt d'équivalent CO2 (MtCO2eq) en 2022, en léger repli de 0,22 % par rapport à 2021.
Le secteur des conteneurs a enregistré la réduction la plus importante, avec une baisse de 8,95 %, soit une économie de 2,3 MtCO2eq. A contrario, les navires à passagers (+ 118 %, 2,8 millions de tonnes d'équivalent CO2) et les méthaniers (+ 63 %, soit 2,1 MtCO2eq) connaissent des progressions inquiétantes.
7,5 Md€
À la valeur de marché actuelle de 90 € par quota d'émission, les émissions du secteur maritime auraient représenté 7,5 Md€ pour l'année 2022.
En tenant compte de la période d'introduction progressive du SCEQE couvrant 40 % des émissions en 2024, 70 % en 2025 et 100 % en 2026, il en coûtera 3,1 Md€ en 2024, 5,7 Md€ en 2025 et 8,4 Md$ en 2026, sur la base des calculs de Hecla Emissions Management, une coentreprise créée par Wilhelmsen Ship Management (450 navires en gestion) et Affinity Shipping en 2022 « pour accompagner les clients à remplir chacune des obligations de conformité liées à l'intégration au système d'échange de quotas d'émission de l'UE », indique Hugo Wilson, le directeur général d'Hecla Emissions Management
Adeline Descamps