Moins de conteneurs et davantage de vrac pour Anvers-Bruges en 2022

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Pour son premier bilan annuel depuis la fusion des deux ports d’Anvers et de Zeebrugge, effective depuis avril dernier, l’établissement portuaire affiche un repli de son trafic conteneurisé de 740 000 EVP. Cette contre-performance explique à elle-seule la stabilité du trafic global, à 287 Mt, alors que le charbon, le GNL et les vracs solides observent une grande dynamique. 

« Le léger repli par rapport à la bonne année 2021 est négligeable, surtout si l’on prend en compte la fermeture de l’export à destination de la Russie », tempère Jacques Vandermeiren, le directeur général de l’ensemble portuaire né de la fusion des ports belges d’Anvers et de Zeebruge. Le dirigeant concède cependant une certaine déception à ne pas annoncer un résultat positif au terme d’un exercice.

Les 286,9 Mt de marchandises manutentionnées en 2022 sur les quais des deux ports belges ne sont en retrait que de 0,7 % par rapport à 2021. Le recul est imputable en grande partie aux conteneurs, en diminution de 5,2 % en unités (13,5 MEVP) et de 8,6 % en tonnage (145,3 Mt). L’activité est ainsi revenue à son niveau de 2019. L’autorité portuaire attribue cette contre-performance aux « perturbations maritimes et à la congestion qui en résulte, avec des pics d’escales et des retards ». La baisse de 59 % du trafic conteneur avec la Russie n’y est pas non plus étrangère.

Jacques Vandermeiren, cependant, note que les trafics conteneurisés repartent à la hausse au cours des derniers mois de l’année, laissant entrevoir « la lumière au bout du tunnel ».

L’année 2022 a vu le démarrage des travaux de rénovation du terminal Europe, en rive droite de l’Escaut. L’opération, prévue pour s’étaler sur neuf ans en trois phases de chantier, portera la profondeur à 17,5 m au pied du quai contre 13,5 m actuellement, pour accueillir des navires de taille supérieure.

 

Boom du GNL et du charbon

Si l’activité conteneurisée stagne, les vracs secs et liquides, qui représentent respectivement 6 et 32 % du tonnage portuaire, ont en revanche progressé l'an dernier. Les vracs liquides (90,6 Mt, + 10 %) ont naturellement été tirés par les importations de GNL (+ 61 %) en remplacement des approvisionnements européens par gazoduc depuis la Russie. Les trafics de produits pétroliers progressent également. Le volume de produits chimiques affiche en revanche un retrait de 1 %, dû à un quatrième trimestre dévastateur, les industriels ayant choisi de réduire leur production en Europe du fait de la hausse du coût de l’énergie sur ce continent.

Les vracs secs (17,2 Mt, + 13,8 %) sont tirés par les importations de charbon, qui ont triplé. L’Australie et l’Afrique du Sud se sont substitués à l’origine russe. Les engrais, après une forte progression en 2021, voient leur tonnage chuter de 18 %, là encore du fait de la guerre en Ukraine.

Les marchandises diverses non conteneurisées (breakbulk) totalisent 12,4 Mt, soit 1,1 % de plus qu’en 2021, qui avait connu une forte progression. L’interdiction des importations russes a conduit à une baisse des entrées d’acier, en particulier au second semestre.

Du côté du trafic roulier, grande spécialité du port côtier belge, l’activité a progressé de 6,5 % pour atteindre 21,5 Mt. Zeebrugge a augmenté ses capacités en 2022 pour les voitures neuves (3,26 millions de voitures, + 8,5 %), trafic porté par BMW et le fabricant chinois BYD.

Le port roulier semble aussi continuer à profiter du Brexit avec, pour les remorques non accompagnées, une augmentation de 4,9 % des échanges avec la Grande-Bretagne et de 35 %  avec l’Irlande.

Étienne Berrier

Lire aussi : Anvers : coup d'envoi à un chantier portuaire de neuf ans et de 335 M€

 

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