Plus d’un an après l'invasion de l’Ukraine par la Russie et le blocus maritime imposé en mer Noire, qui a contraint la plupart des transporteurs maritimes de conteneurs à se retirer de la région, Maersk se remet à l'eau avec un service limité.
À l’exception des trois ports désignés par l’ONU (Odessa, Pivdenny et Chornomorsk) dans le cadre de la mise en œuvre du corridor céréalier initié pour faciliter les exportations de céréales dont dépend l’approvisionnement de nombreux pays en voie de développement, les ports maritimes de l'Ukraine sont toujours fermés. Toutefois, les ports fluviaux situés sur la façade plus septentrionale du delta du Danube restent fonctionnels.
Maersk a annoncé la semaine dernière qu'il allait exploiter le port de Reni, sur la rive gauche du Danube, dans le cadre d’un service de conteneurs opéré avec des barges, connecté au port roumain de Constanta. La liaison est opérationnelle via le canal Danube-Mer Noire (en Roumanie) avec un temps de transit d'environ un jour et demi.
Un retrait coûteux
En raison du risque élevé lié aux opérations dans la région, Maersk exige des chargeurs qu'ils signent une « clause Ukraine » pour réserver du fret sur cet itinéraire. Ce mention stipule, entre autres, que Maersk et Sealand ne seront pas tenus responsables des pertes ou dommages éventuels subis par les conteneurs et les marchandises pendant le transport.
En raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le groupe danois a dû solder ses affaires en Russie, ce qui lui a coûté cher. Il a ainsi cédé sa participation (30,75 %) dans le capital de l’opérateur de terminaux portuaires, Global Ports Investments (GPI). Ce désinvestissement a entraîné une perte de valeur totale de 403 M$.
Il a également mis fin à toutes les opérations de fret dans les ports russes, se soldant par un impact négatif sur le compte de résultat de 41 M$, principalement dû à des dépréciations de conteneurs et de créances. Dans le secteur de la logistique et des services, deux entrepôts ont été entièrement dépréciés et tous les services à destination et en provenance de la Russie et du Bélarus ont été suspendus. Un effet négatif de 49 M$.
Adeline Descamps