Tous les indicateurs sont au vert. Le commerce mondial des marchandises poursuit sa reprise vigoureuse après le choc de la pandémie, indique l’OMC dont le dernier relevé de son Baromètre effectué le 18 août indique une valeur record, 110,4 points étant le plus haut niveau jamais enregistré depuis la création de cet indicateur en juillet 2016. Il est aussi en hausse de plus de 20 points en glissement annuel.
Tous les indices composant le baromètre ont été supérieurs à la tendance au cours du dernier mois et en particulier le fret aérien (114, mais signifiant davantage un rebond dû à l'assouplissement des restrictions de voyage), le transport maritime par conteneurs (110,8) et des matières premières (104,7), ont continué à augmenter, « signalant une croissance du commerce plus rapide que la moyenne ».
L'indice des produits automobiles (106,6) a également progressé bien que la production et les ventes de voitures ont diminué en juillet dans certains pays en raison d'une pénurie de semi-conducteurs. Cette pénurie se traduit également par un léger recul de l'indice des composants électroniques (112,4).
Congestion des transports internationaux
L’OMC confirme ses dernières prévisions en date 31 mars concernant les échanges internationaux. Le gendarme mondial du commerce prévoit une augmentation de 8 % en 2021 (- 5,3 % en 2020 pour rappel).
Les statistiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour les ventes de marchandises à l'étranger des pays du G20 sont en phase avec l’OMC. En valeur, leurs exportations (4,21 Md$) et leurs importations (4,25 Md$) ont augmenté de 4,1 % et 6,4 % entre le premier et deuxième trimestre.
L’envolée des prix des matières premières n’y est pas étrangère. La congestion des transports internationaux et les problèmes d'approvisionnement ont aussi accentué la pression sur le prix des biens échangés.
Balance commerciale toujours déséquilibrée de la France
Un seul pays échappe à la tendance : la Chine, seul pays du G20 à avoir subi une baisse (- 2,5 %) de ses ventes à l’international mais tout en enregistrant une hausse de près de 11 % de ses importations. Les pays européens, quant à eux, ont plus importé (+ 5,7 %) qu'exporté (+ 2,8 %). C'est particulièrement le cas de la France (+ 2,9 % et + 1,3 %) mais aussi de l'Allemagne (+ 6,3 % et +1,3 %).
Ralentissement
« La hausse du baromètre reflète à la fois la force de la croissance actuelle et la profondeur du choc induit par la pandémie en 2020. Il est notable que, tout en restant bien au-dessus de la tendance, l'indice a commencé à ralentir, ce qui pourrait présager un pic de la dynamique haussière du commerce », indique l’OMC.
Les nouvelles commandes à l'exportation ont fortement ralenti, fournissant une indication supplémentaire que le rythme de la reprise est susceptible de décélérer à court terme. L'OCDE note également que le rythme de la progression des échanges s'essouffle. Il pourrait même avoir atteint un plateau.
A.D