Hapag-Lloyd a reçu le feu vert réglementaire pour acquérir 49 % des parts du groupe Spinelli, un des principaux opérateurs de ports italiens. La famille restera maître à bord avec 51 %. Les détails financiers n’ont pas été communiqués, comme les deux parties en avaient convenu lors de la signature de l’accord en septembre.
Implanté en Italie depuis 1963, l’opérateur se présente comme un acteur global dans le conteneur, y compris des prestations d’entreposage, d’opérations sous douane jusqu’au transport intermodal dans plusieurs ports italiens.
Spinelli exploite (tout ou partie) plusieurs terminaux à conteneurs et polyvalents en Italie. À Gênes, il gère le Genoa Port Terminal (580 000 EVP/an) et les entrepôts adjacents. Il contrôle aussi le Terminal Rinfuse Genova (TRG), terminal de vracs solides. Dans le port tyrrhénien de Salerne, Spinelli détient 30 % du capital du Salerno Contaner Terminal (SCT), aux côtés de Contship Italia (15 %) et du groupe itlalien Gallozzi (55 %), que Hapag-Lloyd dessert avec son service Med-Canada (MCA).
L’Allemagne avant tout
Contrairement à ses pairs, le transporteur de conteneurs allemand n’a pas investi le champ de la manutention portuaire. Il détenait jusqu’à une date encore récente une participation minoritaire de 25,1 % dans le Container Terminal Altenwerder (CTA), l’un des trois terminaux de Hambourg qu’exploite HHLA, un des deux grands manutentionnaires allemands.
Mais ces derniers temps, le numéro cinq mondial de la ligne régulière y a placé une partie de ses bénéfices. La plus emblématique des opérations reste sa prise de participation de 30 % dans le terminal de Jade Weser à Wilhelmshaven, aux côtés de l’autre grand manutentionnaire allemand Eurogate.
En Afrique
Il est déjà associé à Eurogate/Contship à Tanger (40 % + une action), où depuis fin 2019, il détient 10 % du terminal Tanger Alliance (TC3), le quatrième terminal de Tanger Med, aux côtés de Marsa Maroc (50 % + une action).
Et c’est toujours aux côtés du groupe portuaire allemand qu’il s’est engagé pour exploiter et gérer pendant trente ans un terminal à Damiette d’une capacité de 3,3 MEVP. La mise en service est prévue en 2024. La concession a été attribuée en mai 2022. L'emplacement du nouveau terminal le placera d’ailleurs en concurrence directe avec le terminal à conteneurs Suez Canal Container Terminal (SCCT), en service depuis 17 ans, dans lequel APM Terminals, filiale de Maersk, détient 55 % du capital aux côtés de Cosco (20 %).
En Amérique centrale
En novembre, l’armateur allemand a mis la main sur l’ensemble des activités portuaires et logistiques du groupe SAAM (filiales Ports et Logistics). Une opération de près de 1 Md$ avec les entrepôts sous douane et les assets liés à l’activité logistique.
Basé au Chili depuis 1960, coté à la bourse de Santiago depuis 2012, l’opérateur de terminaux est implanté en Amérique du centre et du Sud, où il exploite dix terminaux ayant totalisé 41 Mt et 3,3 MEVP en 2021. La société détient une part de marché importante au Chili, au Costa Rica et en Équateur (Guayaquil). Aux États-Unis, au Mexique et en Colombie, elle exploite des ports de taille moyenne comme à Port Everglades et Mazatlán.
La transaction comprend les services logistiques connexes à l’activité portuaire (cinq sites au Chili) mais exclut les entreprises de services de remorquage et la logistique aéroportuaire. Sous réserve du feu vert des autorités de la concurrence, Hapag-Lloyd absorberait alors un groupe de quelque 4 300 employés.
Adeline Descamps