Fontenoy du maritime : stratégie de flotte, développement de l’emploi et industrie maritime au menu de la seconde étape

 

Nouvelle étape dans la démarche lancée en novembre dernier par le ministère de la Mer en faveur du pavillon français et de la place économique et industrielle maritime française. Trois thèmes de travail vont présider à la seconde phase, qui doit déboucher sur un accord de compétitivité d’ici l’été. Une consultation publique est par ailleurs ouverte sur le site ministère jusqu’au dimanche 18 avril.

La ministre de la Mer Annick Girardin a annoncé le 18 mars une nouvelle phase du grand exercice collectif dans la durée qu’elle a initié en novembre pour la relance de la marine marchande et qui doit trouver son point final cet été par la signature d’un accord de compétitivité consignant les engagements de toutes les parties prenantes, État et professionnels.

Les ambitions de cette vaste opération de démocratie participative avaient été fléchées dès le départ : accompagner et accélérer la transition écologique ; développer l’emploi et les compétences des marins (objectif : 500 emplois d’ici à 2022 et de 5 000 emplois en dix ans) ; permettre aux acteurs de l’économie maritime de faire face à la concurrence internationale et asseoir la place de la France sur la scène maritime internationale avec en bandoulière la souveraineté du pavillon national pris dans son acception la plus large. À ce titre, pour la ministre de la Mer, il ne s’agit pas seulement de sécuriser des approvisionnements et des exportations mais il est aussi question de la pose des câbles sous-marins (99 % du trafic Internet s’écoulent via la mer), de l’exploration des espaces maritime, de maîtrise technologique...

Annick Girardin veut un Rif au service des usagers

Trois thèmes prioritaires

Après une première phase de consultation, et près de 70 entretiens, « il faut désormais travailler sur les mesures qui seront la traduction de nos objectifs communs. Elles pourront être de différentes natures, réglementaires, organisationnelles, budgétaires », explique Annick Girardin.  

La première phase du Fontenoy a permis de faire émerger « trois thèmes de travail prioritaires » : la stratégie de flotte (transition énergétique et le développement de la flotte) ; le développement de l’emploi et des compétences (ce que le ministère de la Mer désigne sous le terme de « marins stratégiques ») et le renforcement de l’industrie maritime au service de tous les acteurs de l’écosystème maritime (ici aussi compris dans toutes ses composantes : armateurs, assureurs, financeurs, constructeurs, établissements de formation, équipementiers, bureaux d’études, logisticiens, acteurs portuaires, etc.).

Quinze thématiques

Elle a confié le pilotage de ces trois groupes de travail à des personnalités du secteur maritime français : Marie-Françoise Simon-Rovetto, présidente du Conseil supérieur de la marine marchande (stratégie de flotte), Jean-François Jouffray, président du Conseil supérieur des gens de mer, (emploi et compétences) et Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du Cluster maritime français pour la partie qu’il incarne et rend visible : l’économie bleue.

Quinze thématiques se dégagent aujourd’hui et feront l’objet d’échanges dans le cadre de ces échanges pour en examiner l’opportunité et la faisabilité. Parmi elles : la stabilité du cadre fiscal, des incitations à la transition énergétique, l’évolution de l’École nationale supérieure maritime (ENSM), la simplification du financement de la R&D…. 

Annick Girardin au Sénat

Les Français sondés sur 10 points

La représentante du gouvernement français avait également inscrit dès l’origine de son projet sa volonté d’associer, au-delà de l’ensemble des acteurs socioprofessionnels, « les Français » pour que chacun puisse apporter une contribution. Cette proposition prend la forme d’une consultation ouverte sur le site du ministère de la Mer sous la forme d’un questionnaire en dix points hétéroclites qui sondent tous azimuts sur la perception du métier de marin – ce qu’il est, devrait être et/ou n’est pas – sur l’attractivité du secteur, l’adéquation des formations maritimes, le financement des navires, la sensibilité de l’opinion à la nécessité d’un pavillon national… 

Convoquer la parole à la hauteur de tout un secteur n’est pas sans risques, le premier d’entre eux étant de générer des attentes frustrées et des espoirs déçus. À fortiori à ce moment précis de l’Histoire où les forces économiques du pays sont  rudoyées, à l’image des images du ferry transmanche et méditerranéen et des croisières. 

CIMer : Déception pour les armateurs

Raccords et désaccords

À l’issue du CIMer, qui s’est tenu le 22 janvier au Havre, Armateurs de France, l’organisation professionnelle qui représente les compagnies maritimes françaises, s’était fendu d’un communiqué pour dire leur déception quant à ce qui en était ressorti, à vrai dire, peu de choses excepté pour l’axe portuaire de la Seine. L’impatience, qui en filtrait, traduisait un certain dégrisement alors que l’exécutif français avait jusqu’à présent multiplié les gestes « amicaux » à leur endroit, leur faisant croire à une certaine hauteur de vue de leur secteur, pour une fois compris dans toutes ses dimensions, à la fois régalienne, économique, écologique, géopolitique. 

Le désenchantement était d’autant plus grand que le projet stratégique (« Plan stratégique pour la marine marchande française »), porté par l’équipe du président d’Armateurs de France Jean-Emmanuel Sauvée, est en phase avec les lignes de force du ministère de la Mer : amélioration de la compétitivité du transport maritime, sa contribution à la transition écologique ainsi la souveraineté économique du pays ».

« Tous nos espoirs se fondent désormais sur le résultat du Fontenoy », concluait alors le communiqué. « L’État ne doit pas décevoir, mais attention, il ne souhaite pas non plus être déçu ! », a pour sa part surligné Annick Girardin.

Adeline Descamps

 

 

 

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