Corsica Linea et La Méridionale pourraient une nouvelle fois tanguer au regard des conclusions de l’enquête ouverte en juin 2020 par la Commission européenne à la demande de Corsica Ferries. Elles doivent définir le périmètre géographique, le contenu (fret et passagers) et la durée de la future délégation de service public maritime (DSP) entre Marseille et les ports de corse, censée débuter en 2023.
« En Bretagne, le dossier a été réglé en seulement trois mois. Nous voyons bien qu’il y a deux poids deux mesures et ça ne peut pas continuer ainsi », dénonce Pierre-Antoine Villanova, directeur général de Corsica Linea, principal bénéficiaire de l’enveloppe de continuité territoriale.
Comme cela a été le cas pour Brittany Ferries, qui s’est vue allouer une subvention étatique de 45 M€ pour tenir le choc de la crise, les acteurs marseillais « demandent d’une seule voix une position de fermeté de la France auprès de Bruxelles concernant la DSP, seul moyen d’assurer un socle juridique et social stable aux compagnies maritime », soulignent les signataires d’un communiqué de presse collectif.
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Plusieurs scénarios possibles
Derrière Corscia Linea et La Méridionale, l’Union Maritime et Fluviale de Marseille Fos, le CMAF (comité marseillais des armateurs), le président du Conseil de développement portuaire et les acteurs économiques représentés par les présidents de la CCIAMP, de l’UPE 13 et un grand nombre d’élus locaux à commencer par le président de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur Renaud Muselier et l’appui de dix députés de Corse et des Bouches-du-Rhône. Aujourd’hui tous relaient sur les réseaux sociaux l’engagement pris par le président de la république aux Assises de l’économie maritime en septembre dernier.
Plusieurs scénarios sont donc possibles mais sans DSP, les deux compagnies délégataires qui ont investi dans la transition énergétique de leur flotte, redoutent l’arrêt de mort du transport de passagers depuis Marseille au bénéfice de Toulon, base de Corsica Ferries. Sans DSP dans le fret, les armateurs en place redoutent la venue d’armateurs « moins investis dans la transition environnementale » et craignent pour la pérennité des 2 500 emplois, directs et indirects, entre Marseille et la Corse.
Nathalie Bureau du Colombier