Expédition 7e continent se dote d'un laboratoire flottant pour affiner la connaissance des déchets en mer

Afin de mesurer et faire connaître la pollution des mers par les microplastiques, l’association Expédition 7e continent s’est dotée d’une goélette spécialisée, laboratoire flottant permettant de mieux quantifier et qualifier la présence de ces déchets. Il s’agit du seul bateau laboratoire français dédié à la pollution plastique.

Le septième continent, ou continent de plastique, c’est la grande zone de déchets flottante que l’on observe au centre des gyres océaniques. Ces vortex de déchets sont présents en particulier dans l’Atlantique, le Pacifique et l’Océan Indien.

Depuis douze ans, l’association Expédition 7e continent s’est spécialisée dans l’observation de ces amas en mer, et plus spécifiquement dans la pollution des océans par les matières plastiques.

« Aucune mer n’est préservée par la présence massive de plastiques. Ils présentent un risque avéré pour la biodiversité marine et, compte tenu des liens trophiques entre les espèces, leurs effets sur la santé humaine sont irréfutables, souligne Expédition 7e continent. Dans vingt ans, si des actions significatives ne sont pas entreprises, tant au niveau industriel que des comportements individuels, ces continents de déchets cumuleront une surface bien plus grande que l’Europe ».

Celui du Pacifique représente déjà environ sept fois la superficie de la France. 

Ramassage en mer inopérant

Si la découverte de ces continents de plastiques a été à la base de la prise de conscience de la pollution des mers, c’est pourtant aujourd’hui sur les microplastiques qu’Expédition 7e continent concentre son action.

L’association réfute la faisabilité d’un ramassage en mer par un navire spécialisé. Elle s’est en revanche équipé depuis huit ans d’un voilier afin de mener des expéditions visant à mieux quantifier et faire connaître cette pollution marine.

L'unité flottante, baptisée E7C, basé à Sète, effectue des campagnes de prélèvements et d’analyses de microparticules présentes dans la colonne d’eau et en déterminer la nature.

Règler le problème à terre

« Il s’agit du seul bateau laboratoire français dédié à la pollution plastique, soutient Patrick Deixonne, directeur de l’association. Nettoyer l’océan avec des navires, ce n’est pas sérieux. On ne peut pas non plus ramasser les microparticules de plastique avec des filets à plancton : même si cela fonctionnait, on tuerait ainsi l’océan. »

Si Expédition 7e continent va en mer, c’est donc avant tout pour faire l’état des lieux. « Pour combattre la maladie il faut commencer par établir un diagnostic, préconise Patrick Deixonne. Mais le traitement, c’est à terre qu’il faudra l’administrer. »

Pour cela, l’association a besoin de faire connaître les résultats de ses campagnes scientifiques embarquées. Et peser enfin sur les décisions politiques afin que le problème soit réglé à la source, c’est-à-dire à terre.

Étienne Berrier

NDLR : L'association fait partie des six candidats au trophée de la charte bleue organisé par Armateurs de France. Le lauréat sera désigné ce mardi 29 novembre, à l'occasion des Assises de l'Economie de la mer.

Shipping

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15