Charbon : acheteurs sensibles aux prix s'abstenir

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Aussi éphémère soit-elle, la décision prise par le gouvernement indonésien d’interdire les exportations de charbon pour sécuriser l’approvisionnement du marché national a fait monter les prix en flèche et a provoqué des perturbations dans le transport maritime du fossile.

C’est une décision pop-up mais l’interdiction d’exporter pendant un mois, émise dès le 1er janvier par le premier producteur mondial de charbon, a eu le temps de précipiter le transport maritime dans un tourbillon en Asie. Même si les restrictions ont été assouplies dès le 20 janvier pour accorder une autorisation à 139 entreprises. 

Dans un contexte d’approvisionnement difficile, exacerbé par l'incapacité de certains grands exportateurs tels que la Russie et Afrique du Sud à augmenter leurs capacités, seule l'Australie est en mesure d’exporter plus de charbon en janvier qu'en décembre. 

Les exportations australiennes de charbon, toutes qualités confondues, devraient avoisiner, selon les données de suivi des navires et des ports compilées du consultant en matières premières Kpler, les 31,29 Mt en janvier, en hausse par rapport aux 29,74 millions de décembre et au plus haut depuis septembre. Mais il s’agit de charbon à coke (qui sert à fabriquer de l'acier) et non de charbon thermique dont l’Asie a besoin pour ses centrales électriques. Le volume assuré par l’Australie à ce niveau sera plus proche des 17 Mt en janvier. Une hausse limitée à 380 000 t par rapport à décembre. 

L’Indonésie, la Russie, l’Afrique du Sud en défaut

Les volumes en provenance de Russie sont estimés à 9,7 Mt en janvier (contre 13,23 millions en décembre) et ceux depuis l'Afrique du Sud à 4,5 Mt (contre 5,43 millions le mois précédent). 

En conséquence, les prix se sont encore raffermis, le prix de référence du charbon thermique australien (Newcastle), tel qu'évalué par l'agence d'information sur les prix des matières premières Argus, a bondi à 243,97 $ la tonne au cours de la semaine du 21 janvier. S’il est en deçà du record de 252,72 $, atteint dans la semaine du 15 octobre, il est supérieur de 59 % par rapport au récent plancher d’un peu plus de 150 $ de mi-novembre.

Le désespoir de certains acheteurs, prêts à mettre le prix pour se procurer du charbon, a donné encore de valeur à certaines cargaisons qui se sont arrachées à 300 $ selon des sources du marché.

L’origine russe (Vostochn) s’est, elle, échangée à 233 $ la tonne selon IHS McCloskey, le plus bas niveau constaté récemment était à 155 $ à la mi-novembre.

Acheteurs sensibles au prix, s’abstenir

Les prix devraient se modérer avec le retour sur le marché du charbon indonésien et des températures clémentes, mais l’événement – du moins « la menace du nationalisme des ressources », autre forme de protectionnisme économique – met sur le qui-vive les acteurs de la filière. Surtout les acheteurs sensibles aux prix et qui n’ont pas manifesté d’engagements particuliers sur la neutralité carbone.

Contrairement à la Chine, premier importateur mondial de charbon, qui s’affaire à s’affranchir de toute dépendance. A fortiori à l’égard de son ex-premier fournisseur mondial, l’Australie, avec laquelle la brouille diplomatique déclarée en octobre 2020 résiste à tout. Au froid, à la pénurie, à la crise énérgétique...

A.D.

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